Yuka https://yuka.io L'application qui vous aide à mieux manger Thu, 11 Apr 2024 07:48:33 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://yuka.io/wp-content/uploads/2016/05/favicon-150x150.png Yuka https://yuka.io 32 32 TOP 10 Mueslis & Granolas https://yuka.io/top-10-mueslis-granolas/ https://yuka.io/top-10-mueslis-granolas/#comments Mon, 04 Mar 2024 14:02:01 +0000 https://yuka.io/?p=101027 Beaucoup d’entre nous commencent la journée avec un bon bol de céréales ! Les mueslis et céréales sont un choix nutritionnel intéressant car ils sont composés de céréales, de noix, de graines et de fruits. Mais attention ! Certains de ces produits industriels peuvent être riches en sucres et en additifs 🙁 Alors, voici le classement […]

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Beaucoup d’entre nous commencent la journée avec un bon bol de céréales ! Les mueslis et céréales sont un choix nutritionnel intéressant car ils sont composés de céréales, de noix, de graines et de fruits.

Mais attention ! Certains de ces produits industriels peuvent être riches en sucres et en additifs 🙁

Alors, voici le classement Yuka des meilleurs mueslis et granolas ! Ce classement a été réalisé de manière complètement indépendante : aucune marque n’a payé pour y figurer.

Et pour en savoir plus sur le petit déjeuner idéal, rendez-vous ici !

1


Muesli raisin, pomme, banane, coco - Bjorg
Excellent - 100/100

Sans additifs, faible teneur en sucres, biologique.
2


Muesli chocolat noir - Jordans
Excellent - 100/100

Excellente quantité de fibres et protéines, faible teneur en sucres, biologique.
3


Muesli fruits - Carrefour bio
Excellent - 100/100

Excellente quantité de fibres et protéines, biologique.
4


Muesli floconneux fruits secs - Bio Village (Marque Repère)
Excellent - 93/100

Pas d'additifs, sans sucres ajoutés, biologique.
5


Muesli croustillant avoine amandes - Terres & céréales
Excellent - 94/100

Sans additifs, biologique, très bonne quantité de fibres et protéines.
6


Muesli croustillant fruits rouges - U bio
Excellent - 94/100

Aucun additif à risque, bonne quantité de fibres et protéines, biologique.
7


Muesli céréales toastées 5 noix - Charles Vignon
Excellent - 94/100

Très faible teneur en sucre, pas d'additifs, biologique.
8


Muesli Chocolat Noir et Graines de Lin - Jardin Bio
Excellent - 94/100

Sans additifs, excellente quantité de fibres et protéines, biologique.
9


Muesli chocolat & Amandes - Magasins U
Excellent - 90/100

Faible teneur en sucre, excellente quantité de fibres et protéines.
10


Muesli croustillant noix - Auchan
Excellent - 84/100

Aucun additif à risque, quantité intéressante de fibres et protéines.

Pour en savoir plus sur la façon dont les produits du classement ont été sélectionnés, vous pouvez cliquez ici.

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Allergies de peau : on ne naît pas allergique, on le devient ! https://yuka.io/allergies-peau-cosmetiques/ https://yuka.io/allergies-peau-cosmetiques/#comments Tue, 20 Feb 2024 15:58:45 +0000 https://yuka.io/?p=96526 Vous pensiez faire attention à votre peau en choisissant des produits sans parfums et ainsi éviter toute mauvaise réaction ? Sauf qu’un jour pas comme un autre, vous vous retrouvez avec la peau qui gratte. Sachez que vous n’êtes pas un cas isolé : 10 à 20% de la population mondiale serait allergique à un […]

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Vous pensiez faire attention à votre peau en choisissant des produits sans parfums et ainsi éviter toute mauvaise réaction ? Sauf qu’un jour pas comme un autre, vous vous retrouvez avec la peau qui gratte. Sachez que vous n’êtes pas un cas isolé : 10 à 20% de la population mondiale serait allergique à un ingrédient cosmétique1,2,3. L’OMS estime même que ce chiffre pourrait augmenter4, notamment dans les pays industrialisés, où il y a aujourd’hui près de 3 fois plus de réactions de peau par rapport à 19965,6.

Dans cet article, nous nous concentrerons sur les ingrédients des produits cosmétiques qui peuvent provoquer des allergies au niveau de la peau. Qu’est-ce qui provoque ces réactions allergiques ? Quels sont les ingrédients à éviter et les astuces pour mieux choisir ses cosmétiques ?

La médecin allergologue Séverine Fernandez nous apporte son expertise sur le sujet.

Allergies : pourquoi notre corps se rebelle-t-il ?

L’allergie est une réaction indésirable du système immunitaire vis-à-vis d’une substance de l’environnement normalement inoffensive (l’allergène). Le corps considère cette dernière comme une menace, au même titre qu’une bactérie ou un virus, et décide de la combattre de manière exagérée.

L’allergène peut être de plusieurs natures : aliment, ingrédient cosmétique, pollen, acarien, etc. Mais il faut savoir qu’entre une crème pour le visage entraînant l’apparition de boutons et une allergie alimentaire aux cacahuètes, le mécanisme de défense mis en place par notre corps n’a rien à voir7 !

Mécanisme d’action : le calme avant la tempête

Le point commun entre toutes les allergies, c’est leur mode d’action qui se fait en deux étapes :

  • Pour commencer, il y a une période pendant laquelle on est exposé à plusieurs reprises à un allergène. Rien ne se passe, et on pense alors que tout va bien. Mais, pendant ce temps, notre système immunitaire est déjà en train de considérer cet élément comme un ennemi. C’est la phase de sensibilisation.
  • Puis, après un certain temps variable d’une personne à l’autre, le corps ne supporte plus le contact avec cet ennemi qu’il tolérait jusqu’à présent. Une réaction de l’organisme aura désormais lieu à chaque nouvelle exposition. C’est la phase de révélation8.

Au niveau des allergies de peau, il y a l’implication de cellules immunitaires un peu spéciales : des globules blancs d’attaque9. Lorsque l’allergène pénètre à nouveau dans le corps via l’utilisation d’un cosmétique, ces globules blancs d’attaque sont appelés en renfort. Ils sont activés, se multiplient et libèrent des composés chimiques qui déclenchent une lésion de la peau. L’objectif pour eux est de détruire à tout prix l’allergène qu’ils considèrent comme un ennemi. Malheureusement, cette réaction entraîne également des éruptions cutanées et une inflammation de la peau.

Une des particularités des allergies au niveau de la peau, c’est qu’il n’est pas rare de développer des allergies à un grand nombre d’ingrédients. Cela s’explique par le fait que plusieurs extraits végétaux peuvent être composés d’un même allergène. Il est par exemple courant d’être à la fois allergique à l’huile essentielle de géranium et à l’huile essentielle de rose car elles contiennent toutes les deux du géraniol10, un composé figurant sur la liste européenne des parfums allergisants11.

Des symptômes pas fun

Après la phase silencieuse de sensibilisation – qui peut durer plusieurs mois, années voire dizaines d’années – chaque contact entraîne une réaction de la peau au bout de 24 à 72h. Cela peut se traduire par différents symptômes : fortes démangeaisons, rougeurs, gonflement, assèchement de la peau, apparition de petites cloques, etc7. Aïe !

Petite ombre au tableau : les symptômes d’une allergie de peau peuvent s’aggraver avec le temps et survenir de plus en plus rapidement. Après plusieurs expositions, certains globules blancs d’attaque vont rester présents dans la peau, à l’endroit du contact habituel avec le cosmétique allergisant (notamment au niveau des mains, du visage et des aisselles). Ils se tiennent prêts à intervenir8. Cela explique pourquoi les symptômes peuvent, à terme, être amplifiés et apparaître en moins de 24h.

Il ne faut pas confondre ces symptômes d’une allergie avec l’irritation, une autre charmante réaction de la peau. Cette dernière correspond en fait à une lésion temporaire de la peau ou des yeux à cause d’une substance aux propriétés corrosives. La réaction peut survenir rapidement et varie selon la résistance de la peau de chacun et des concentrations utilisées dans les produits cosmétiques. Cela provoque plutôt une sensation de tiraillement et de brûlure et non de démangeaison7. A l’inverse, rappelons que l’allergie est causée par une mauvaise réaction du corps à une substance inoffensive même présente en très faible quantité !

On comprend mieux pourquoi il est important de scruter la présence d’allergènes dans nos cosmétiques. Même lorsque rien ne se passe. L’idée est de faire en sorte que notre corps rencontre le moins possible ces substances afin d’éviter qu’il les considère un jour comme une menace. Car une fois la sensibilisation faite, impossible de revenir en arrière !

Existe-t-il des personnes plus sensibles que d’autres ?

N’importe qui peut devenir soudainement allergique à une substance, et à n’importe quel âge. Il existe toutefois certaines prédispositions et phénomènes qui facilitent le déclenchement de cette réaction.

Tout d’abord, il faut savoir qu’une peau abîmée représente une véritable porte d’entrée aux agresseurs. Les allergènes se faufilent plus facilement dans la peau pour danser la salsa avec les cellules du système immunitaire. C’est pourquoi, les personnes qui souffrent, ou ont souffert dans leur enfance, d’une maladie de peau, ont plus de chance de développer une allergie au cours de leur vie. On note que la dermatite atopique, une inflammation de la peau qui touche 10% des enfants dans le monde, favorise particulièrement cette sensibilisation aux allergènes12.

Autre détail important : nos peaux n’ont pas toutes la même composition. A leur surface, des enzymes sont capables de décomposer les molécules extérieures les plus simples pour éviter qu’elles ne pénètrent la barrière de la peau. C’est bien pratique ! Le problème est que le nombre et l’équilibre de ces enzymes ne seraient pas les mêmes pour tout le monde3,13 . Cette variabilité semble être une des pistes pour comprendre pourquoi certains d’entre nous sont plus susceptibles de développer des allergies14.

Une autre piste réside dans la capacité de nos globules blancs de contrôle à maîtriser l’inflammation de la peau. Ces globules blanc de contrôle ne sont pas là pour combattre les ennemis mais plutôt pour calmer le jeu : leur but est que le corps ne s’emballe pas trop et que la lésion de la peau ne soit pas trop importante. Si ces globules blancs viennent à manquer, il peut y avoir une sensibilisation plus facile et une aggravation des symptômes. Or le stress, les carences alimentaires, les virus, certaines maladies ou l’âge pourraient contribuer à la diminution du nombre de ces globules blancs15.

Où se cachent ces allergènes dans nos cosmétiques ?

Parfums

Ils seraient, avec les conservateurs, les principaux coupables des allergies cutanées16. Un parfum est en fait un cocktail de plusieurs dizaines voire centaines de molécules différentes17. Elles peuvent aussi bien être synthétiques que d’origine naturelle et sont utilisées dans tous types de cosmétiques : crèmes hydratantes, savons, déodorants, masques, etc. Nombre de ces substances se retrouvent étiquetées sous la dénomination mystérieuse de “parfum”18,19. Pas simple pour identifier une allergie à l’une de ces substances, pourtant si allergisantes. Le lyral est ainsi le champion des allergies cosmétiques selon le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), à tel point qu’il est interdit d’utilisation en Union européenne dans les cosmétiques depuis 201920. Aux Etats-Unis, son étiquetage n’est pas obligatoire et il n’y a pas de limite d’utilisation dans les cosmétiques19. Le linalol, le géraniol, le limonène, l’extrait naturel de lichen ou le citral peuvent également jouer les trouble-fêtes.

Huiles essentielles

Utilisées en tant que parfum ou pour d’autres propriétés, un très grand nombre d’entre elles ont un fort pouvoir allergisant, en particulier l’huile essentielle de citronnelle, l’absolu de jasmin et l’huile de bois de santal14.

Conservateurs

D’un côté, c’est chouette, ils permettent de limiter la propagation des microorganismes qui pourraient être dangereux pour notre santé. Mais, certains sont des allergènes puissants. C’est le cas par exemple du MIT (Methylisothiazolinone) et du MCIT (Methylchloroisothiazolinone). Ils sont pourtant utilisés dans près de 20% des gels douches et des shampoings21 ! Et que dire sur le Quaternium-15 ? 7 à 10% des Américains y seraient allergiques22,23. Ce dernier est d’ailleurs interdit en Union européenne depuis 201924. N’oublions pas le 2-Bromo-2-nitropropane-1,3-diol qui causerait des allergies chez près 3% de la population selon des études américaines22,23.

Filtres UV

Ces composés sont utilisés pour absorber les UV du soleil nocifs pour la peau. Ils sont très importants pour éviter le vieillissement des cellules ou le développement de cancers. Mais il y a un hic ! Après une exposition au soleil, certains d’entre eux sont capables d’être allergisants. On parle d’un phénomène de photo-sensibilité. Cela concerne l’avobenzone, l’homosalate ainsi que les composés de la famille des benzophénones qui sont pourtant des ingrédients très utilisés dans les produits solaires25. Et ce n’est pas tout ! L’association avec la vitamine A (alias le rétinol) contenue dans certaines crèmes de jour pourrait accentuer ce phénomène26.

Quand les bons se transforment en vilains

Certains composés ne sont pas allergisants en soi, mais se décomposent en molécules qui le sont. C’est le cas des conservateurs dits “libérateurs de formaldéhydes” comme le benzylhemiformal, le diazolidinyl urea, le DMDM hydantoin, l’imidazolidinyl urea ou la méthénamine23,27.

Leur dégradation en molécules allergisantes dépend notamment de la formulation des cosmétiques, de leur acidité, de l’exposition des produits au soleil et de la température28. Les parfums sont aussi concernés. L’oxydation du limonène, notamment via le soleil, peut provoquer une allergie chez 3% des sujets testés selon une étude14. Ce composé est présent dans pratiquement tous les extraits végétaux : huiles essentielles, parfums, eaux florales, etc29. Dommage.

Concrètement, que faire ?

  • Éviter au maximum l’exposition aux allergènes de contact par prévention. Cela limite considérablement la sensibilisation du système immunitaire à ces substances.
  • Éviter les parfums, même s’ils sont “naturels” ou “à base d’huiles essentielles”. La naturalité ne garantit en aucun cas une absence d’irritations ou de réactions allergiques de la peau.
  • Être particulièrement vigilant en cas d’eczéma atopique ou d’irritation chronique, même lorsque cela date de l’enfance. Ces pathologies facilitent particulièrement la mise en place d’une sensibilisation à des allergènes de contact. Un déclenchement de la phase de révélation de l’allergie est encore possible à l’âge adulte.
  • Éviter de nettoyer avec excès la peau. L’usage à outrance de savons et de produits décapants comme les gommages altèrent la protection naturelle qu’offre la peau. Cela peut faciliter la pénétration des composés allergènes et donc la sensibilisation à ceux-ci.
  • Prendre soin de sa peau avec des crèmes émollientes et hydratantes adaptées. Cela contribue à maintenir la fonction protectrice de la peau contre les agressions extérieures30.
  • Ne pas acheter les yeux fermés des produits avec des allégations de type “formulation hypoallergénique”, “testé sous contrôle dermatologique”, “pour peaux sensibles” “sans parfum” ou encore avec un label “bio”. Ces allégations ne garantissent pas l’absence d’allergènes dans la composition19.
  • Consulter un allergologue en cas d’allergie de contact afin de faire un bilan permettant de comprendre son origine et prévenir de futures réactions cutanées.

Auteures : Zoé Kerlo, toxicologue et Séverine Fernandez, médecin allergologue.

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Les 10 clés d’une alimentation saine https://yuka.io/10-cles-alimentation-saine/ https://yuka.io/10-cles-alimentation-saine/#comments Tue, 02 Jan 2024 01:12:43 +0000 https://yuka.io/?p=91621 L’alimentation est souvent considérée comme la première des médecines. Elle joue en effet un rôle fondamental sur notre santé ! Cet article présente 10 clés essentielles pour adopter des habitudes alimentaires simples à mettre en place afin d’optimiser sa santé et son bien-être. 1. Prenez un petit déjeuner salé ! Des céréales avec du lait […]

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L’alimentation est souvent considérée comme la première des médecines. Elle joue en effet un rôle fondamental sur notre santé ! Cet article présente 10 clés essentielles pour adopter des habitudes alimentaires simples à mettre en place afin d’optimiser sa santé et son bien-être.

1. Prenez un petit déjeuner salé !

Des céréales avec du lait ou bien des tartines pain blanc- beurre-confiture, le tout accompagné d’un grand verre de jus d’orange : voici ce que la plupart d’entre nous consommons au petit déjeuner. Mais c’est loin d’être le petit déjeuner idéal d’un point de vue nutritionnel. En effet, ce repas très sucré favorise la sécrétion d’insuline, ce qui est à éviter, en particulier le matin.

Il est conseillé de plutôt opter pour un petit-déjeuner salé. Consommer une source de protéines le matin permet de soutenir la production de dopamine, un neurotransmetteur qui va stimuler l’éveil et la motivation. Au-delà de favoriser la motivation et la vigilance, la consommation de protéines au petit déjeuner permet également de se sentir rassasié plus longtemps, et de réduire les fringales dans la matinée.

Les œufs sont l’option idéale car ils contiennent des protéines de très bonne qualité et sont riches en vitamines et en oligoéléments. Mais il existe aussi d’autres sources de protéines que vous pouvez varier :

Protéines animales : 30 g de fromage (de chèvre ou de brebis de préférence), yaourt (chèvre ou brebis), sardines, tranche de jambon de qualité (de façon occasionnelle)….

Protéines végétales : dessert végétal au soja riche en protéines, graines de chia, oléagineux (amandes, noix, noisettes, etc.).

2. Consommez au moins 2 à 3 fruits et 2 à 3 portions de légumes par jour

Une consommation de 800 g à 1 kg de fruits et légumes par jour est idéale, à savoir 2 à 3 portions de légumes (500g) et 2 à 3 fruits. Privilégiez midi et soir au moins un fruit ou légume cru et un second cuit.

En effet, les fruits et légumes frais sont très riches en fibres, qui jouent un rôle essentiel pour optimiser notre santé : elles contribuent à la satiété et jouent donc un rôle important sur la gestion du poids, elles aident à la régulation de notre glycémie, et facilitent également le transit intestinal ainsi que l’équilibre du microbiote.

Les fruits et légumes sont également très riches en vitamines, minéraux et antioxydants. Un apport optimal en antioxydants est particulièrement important pour la prévention du cancer, des maladies dégénératives, ou encore des maladies cardio-vasculaires.

Variez au maximum les fruits et légumes ainsi que les couleurs dans votre assiette afin de bénéficier de tous leurs bienfaits !

Attention : un jus de fruits n’est pas un fruit ! Le jus est dépourvu des fibres qui permettent de réguler la vitesse d’assimilation des sucres : son indice glycémique est donc bien plus élevé que celui d’un fruit entier.

3. Mangez du bon gras

La chasse au gras n’a aucun fondement scientifique ni biologique. En effet, les « bonnes graisses” sont responsables du bon développement de la vue, des membranes cérébrales et des connexions neuronales. Au-delà de leur apport pour notre cerveau, elles permettent aussi de réduire les risques cardio-vasculaires. Le bon gras est donc un allié essentiel de notre santé !

Mais toutes les graisses ne se valent pas ! Le problème, ce n’est pas que l’on mange trop de gras aujourd’hui, mais que l’on mange trop de mauvais gras.

Limitez ainsi votre consommation de graisses saturées et d’Oméga-6, que nous consommons en excès aujourd’hui. On retrouve ces graisses dans les produits d’origine animale (viande, beurre, fromage, etc.), dans certaines huiles végétales (tournesol, coco, palme, pépins de raisin) mais surtout dans de nombreux produits transformés (biscuits sucrés, chips, etc.).

En revanche, faites la part belle aux Oméga-3 ! On retrouve ces bonnes graisses dans les poissons gras (thon, saumon, maquereau, sardine, etc.), certaines huiles (colza, lin, noix) ou encore dans les graines (chia, lin, chanvre) et dans certains légumes en toute petite quantité (cresson, mâche, chou). Attention : limitez la consommation de thon ou saumon à 1 fois par semaine maximum car ils ont généralement une teneur importante en polluants divers et notamment en métaux lourds (mercure, PCB, dioxine…).

Privilégiez aussi les produits riches en Oméga-9. Les Oméga-9 sont très abondants dans l’huile d’olive, l’huile de noisette, l’avocat, les noisettes, les amandes. Au vu de l’impact environnemental des avocats, il est recommandé de les consommer uniquement de façon occasionnelle, et avec une provenance européenne.

4. Prenez le temps de mastiquer

La mastication est un geste qui peut paraître anodin et qui est souvent négligé. Pourtant, cette pratique joue un rôle essentiel pour notre santé.

Mieux assimiler les nutriments : une bonne mastication permet de mieux transformer les aliments en nutriments assimilables afin qu'ils parviennent jusqu'à nos cellules.

Manger moins et gérer son poids : la mastication va permettre la sécrétion de différentes hormones qui vont envoyer un signal de rassasiement au cerveau au fur et à mesure du repas.

Favoriser la digestion : lorsque l’on ne mastique pas assez, l’estomac doit accroître sa production de suc gastrique afin de décomposer les morceaux qui sont encore trop gros. Cette surproduction d’acide peut irriter les muqueuses digestives, et occasionner des reflux acides.

Protéger ses dents et ses gencives : mastiquer contribue à prévenir l’apparition de caries dentaires en favorisant la production de salive, qui nettoie la plaque dentaire et protège l’émail de l’acidité. La mastication sollicite aussi nos gencives, indispensables à une bonne implantation dentaire.

5. Faites le plein d’antioxydants

Les antioxydants sont des molécules extrêmement bénéfiques, qui sont indispensables pour protéger nos cellules. Ils nous aident ainsi à nous protéger de nombreuses maladies : vieillissement prématuré de la peau, cancers, maladies dégénératives, cataracte, arthrite ou encore maladies cardio-vasculaires.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut trouver ces molécules miracles partout dans notre alimentation ! Consommer des fruits et légumes en bonne quantité suffit donc généralement à combler nos apports. Voici quelques aliments ayant un fort pouvoir antioxydant :

Baies et fruits rouges : myrtilles, mûres, baies de goji, baies d’açaï, framboises, fraises.

Autres fruits : pomme, prune, grenade, orange, kiwi, raisin, figue.

Légumes : artichaut, choux, brocoli, épinards, poivron.

Condiments : oignon, ail, échalote.

Épices : clou de girofle, origan, gingembre, curcuma, cannelle.

Herbes : thym, basilic, origan, persil, ciboulette, aneth, menthe, romarin, laurier.

Boissons chaudes : thé et café.

Cacao et chocolat : cacao pur en poudre, chocolat noir à 70% minimum.

Ces aliments sont à privilégier bio : les aliments issus de l’agriculture biologique ont une teneur en polyphénols (une catégorie d’antioxydants présents dans de nombreux végétaux) entre 20 et 70% plus élevée que ceux issus de l’agriculture conventionnelle.

6. Mangez en pleine conscience

La vie active amène nombre d’entre nous à avaler le petit-déjeuner à toute vitesse, ou encore à déjeuner devant son écran d’ordinateur pour optimiser son temps. Nous sommes ainsi complètement déconnectés de notre rapport à l’alimentation.

Ainsi, il est important de consacrer au moins 20 minutes à chaque repas. La pleine conscience consiste à considérer ce moment à part entière, et de porter de l’attention à ce que l’on mange.

Appliquer la pleine conscience à notre alimentation va avoir plusieurs impacts bénéfiques. Cela va tout d’abord permettre d’être à l’écoute des signaux de faim et de rassasiement et d’avoir des apports adaptés à nos besoins. On va ainsi réduire les quantités servies et avoir moins d’envies de grignotage.

Cela va également amener au développement d’une préférence pour des aliments plus sains : lorsque l’on mange de manière impulsive sous l’effet des émotions et sans être à l’écoute de son corps, on ne ressent plus le plaisir de manger, et on est facilement attiré par des aliments gras, sucrés et salés.

Enfin, la pleine conscience contribue aussi au bien-être mental. Elle permet d’observer ses ressentis sans y porter de jugement et d’être à l’écoute de soi. Ne penser qu’au moment présent pendant le repas permet aussi de reposer l’esprit et de réduire le stress et l’anxiété.

7. Limitez votre consommation de sel

Le sel est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, mais sa consommation en excès favorise le développement de certaines maladies. Aujourd’hui, on en consomme plus du double de nos réels besoins !

L’excès de sel favorise les risques d’hypertension artérielle. L’hypertension elle-même peut favoriser à terme certaines maladies cardiaques, voire les accidents vasculaires cérébraux. La consommation de sel augmente aussi le risque de cancer et d’ulcère de l’estomac.

Il existe des astuces simples pour réduire ses apports en sel :

  • Limitez les aliments riches en sel : plats préparés, chips, charcuteries, pizzas, sauces, fromages, etc.
  • Optez pour d’autres alternatives apportant du goût aux plats : ail, oignon, thym, ciboulette, basilic, citron, poivre, curry, paprika et toutes sortes d’épices.
  • Goûtez avant de saler
  • Ne salez pas l’eau de cuisson
  • Retirez la salière de la table

8. Dinez végétarien

Le soir, il est conseillé de faire un dîner végétarien, c’est-à-dire sans viande, ni poisson, ni œufs. Ce type de dîner va contribuer à optimiser notre sommeil.

Ainsi, pour le dîner, privilégiez les protéines végétales plutôt que les protéines animales. En effet, les protéines animales soutiennent la production de dopamine, un neurotransmetteur qui est à l’origine de l’éveil et de la motivation. Si c’est idéal le matin pour booster la forme, notre organisme a plutôt besoin le soir de produire de la sérotonine, un neurotransmetteur responsable de l’apaisement et de la régulation du sommeil.

Or cette sérotonine est synthétisée à partir du tryptophane, un acide aminé que l’on trouve dans les protéines d’origine végétale : légumineuses, soja, riz complet, graines de tournesol, chocolat… La présence de glucides dans les légumineuses et les produits céréaliers permet également d’optimiser la fabrication de sérotonine.

Certains aliments permettent de favoriser la production de sérotonine et ainsi d’optimiser la qualité du sommeil :

Les noix et les amandes : en plus d’apporter du tryptophane, elles apportent du magnésium, dont les carences peuvent être à l’origine de troubles du sommeil.

Les glucides (céréales complètes et fruits) : grâce à la sécrétion d’insuline, les acides aminés vont être déviés vers le cerveau plutôt que vers les muscles. Ils vont ainsi laisser la place au tryptophane dans le cerveau et le rendre davantage disponible pour la synthèse de sérotonine.

Par ailleurs, les protéines animales comme les graisses cuites sollicitent fortement la digestion : elles sont composées de molécules pouvant demander un temps long de digestion.

9. Favorisez les cuissons à basse température

Les cuissons trop fortes dégradent la qualité nutritionnelle des aliments : elles contribuent à la destruction de certaines vitamines et minéraux. Certaines vitamines sont en effet très sensibles à la chaleur et peuvent perdre aisément 50% de leur teneur initiale avec la cuisson. Plus la cuisson est longue et la température élevée, plus la teneur nutritive de l’aliment s’appauvrit.

Par ailleurs, le brunissement des aliments lors de la cuisson s’accompagne de la production de corps de Maillard, des composés qui, en excès, peuvent favoriser le risque de développer certains cancers.

Privilégiez les cuissons à basse température, c’est-à-dire inférieure à 100°C. L’option la plus intéressante est la cuisson à la vapeur douce réalisée dans un cuit vapeur.

10. Mangez brut et évitez les aliments transformés

Un aliment brut est un produit qui est vendu dans sa forme originale et qui n’a pas subi de
transformation : fruits et légumes, légumineuses, œufs, poisson, etc. A l’inverse, les produits
transformés sont des produits qui ont subi des transformations pour être commercialisés, et que l’on ne peut pas trouver sous cette forme dans la nature : plats préparés, jus de fruits et sodas, biscuits, etc.

Les aliments ultra-transformés ont des effets problématiques sur la santé : ils ont souvent une faible teneur en nutriment et une charge glycémique élevée. Par ailleurs, ils contiennent généralement peu de fibres et ont souvent une texture trop molle ne permettant pas un effet rassasiant.

Enfin, la consommation d’aliments transformés déséquilibre le microbiote. Le microbiote intestinal est ainsi moins riche en bonnes bactéries, essentielles au bon fonctionnement de notre organisme car elles luttent contre les agents pathogènes (parasites et bactéries par exemple) et assurent des fonctions essentielles à la prévention contre les maladies de civilisation.

Voici quelques conseils pour éviter les aliments transformés :

Privilégiez les listes d’ingrédients courtes, ne comportant pas plus de 4 ou 5 ingrédients.

Évitez les produits dont la liste d’ingrédients comporte des éléments avec des noms compliqués (sirop de glucose-fructose, protéines hydrolysées, amidon modifié, etc.).

Choisissez des produits sans additifs problématiques. Vous pouvez bien sûr vous aider de Yuka pour cela !

Consommez au maximum des produits bruts, non transformés, que vous préparez et cuisinez vous- même.

👉 Pour aller plus loin, découvrez le livre d’Anthony Du bon sens dans notre assiette

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Perturbateurs endocriniens : une bombe à retardement ? https://yuka.io/perturbateurs-endocriniens-sante/ https://yuka.io/perturbateurs-endocriniens-sante/#comments Tue, 03 May 2022 06:49:34 +0000 https://yuka.io/?p=41640 Au cours du XXe siècle, plus de 100 000 molécules ont été conçues par l’industrie chimique1. Aujourd’hui, 40 000 à 60 000 produits chimiques industriels sont vendus dans le monde2. Nombre d’entre eux contiennent des substances reconnues ou suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. Omniprésents depuis quelques années dans les médias, les perturbateurs endocriniens le sont […]

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Au cours du XXe siècle, plus de 100 000 molécules ont été conçues par l’industrie chimique1. Aujourd’hui, 40 000 à 60 000 produits chimiques industriels sont vendus dans le monde2. Nombre d’entre eux contiennent des substances reconnues ou suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.

Omniprésents depuis quelques années dans les médias, les perturbateurs endocriniens le sont aussi dans notre quotidien : on peut les trouver dans notre alimentation, nos vêtements, nos meubles, ou encore simplement dans l’eau que l’on boit et l’air que l’on respire. Mais que sont-ils exactement, pourquoi sont-ils tant incriminés et existe-t-il des solutions pour y échapper ?

Le chercheur et biologiste Jean-Baptiste Fini, spécialiste des perturbateurs endocriniens, nous aide à y voir plus clair dans ce décryptage.

Qu’est-ce que les perturbateurs endocriniens ?

Selon la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les perturbateurs endocriniens sont “des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien (c’est-à-dire le système hormonal) et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants”³.

Pour comprendre comment agissent les perturbateurs endocriniens, il faut d’abord comprendre le fonctionnement des hormones. Dans une situation normale, notre corps sécrète des hormones qui jouent le rôle de messagers chimiques : elles vont permettre la communication de nos organes entre eux afin de provoquer des réactions diverses. Notre cerveau va quant à lui jouer le rôle de chef d’orchestre de la cinquantaine d’hormones que nous produisons.

Ces hormones vont permettre la mise en place des organes et contrôler des processus à long terme comme la croissance, la reproduction et le développement. Elles sont aussi des actrices clés de notre physiologie, et vont notamment permettre la régulation de notre appétit, de notre température, de notre sommeil ou encore de notre humeur.

Le problème des perturbateurs endocriniens est qu’ils vont interférer avec le fonctionnement des hormones naturelles et brouiller leur message. Ils vont ainsi pouvoir agir de trois façons :

  • Ils peuvent modifier la production de nos hormones naturelles en interférant avec leurs mécanismes de synthèse, de transport, de dégradation ou d’élimination
  • Ils peuvent mimer les actions de nos hormones naturelles en se substituant à elles, ce qui pose problème quand l’action de ces hormones n’est pas requise
  • Ils peuvent bloquer l’action de ces hormones en se fixant à leur place sur les récepteurs avec lesquels elles interagissent

Via ces différentes interférences, les perturbateurs endocriniens ainsi vont affecter différentes fonctions essentielles de l’organisme comme le métabolisme, les fonctions reproductrices ou encore le fonctionnement du système nerveux, avec des conséquences que nous verrons un peu plus bas.

Où les trouve-t-on ?

Les sources d’exposition sont nombreuses car ces ennemis invisibles se cachent un peu partout dans notre environnement quotidien.

Alimentation & eau

  • La présence de certains pesticides dans l’alimentation, en particulier dans les fruits et légumes, contribuent fortement à notre exposition aux perturbateurs endocriniens. Ainsi, parmi les 90 pesticides réévalués par l’Efsa depuis 2018, 10 ont été identifiés comme des perturbateurs endocriniens.
  • Certains additifs alimentaires comme le BHA (E320) ou le BHT (E321) font partie des additifs suspectés de présenter des effets de perturbation endocrinienne4-7
  • L’eau du robinet peut également contenir des perturbateurs endocriniens à cause de sa contamination en pesticides ou produits pharmaceutiques (contraceptifs notamment)

Emballages alimentaires & ustensiles de cuisine

  • On peut retrouver des perturbateurs endocriniens dans certains emballages, en particulier le film plastique et les emballages plastiques. Or, des plastifiants (phtalates par exemple) peuvent migrer vers l’alimentation, en particulier lors du chauffage8
  • La contamination peut aussi venir de certains emballages alimentaires en papier et en carton qui peuvent contenir des composés perfluorés (boîtes à pizzas ou sachets de popcorn micro-ondables par exemple). Ces emballages peuvent aussi générer des huiles minérales, provenant notamment des encres et adhésifs des emballages, qui peuvent présenter des effets de perturbation endocrinienne. Celles-ci peuvent migrer vers les aliments9,10.
  • Les ustensiles de cuisine avec revêtements anti-adhésifs peuvent contenir des substances, notamment des perfluorés (PFOA, PFOS), qui agiraient comme perturbateurs endocriniens.

Médicaments

  • Certains médicaments pourraient présenter des effets endocriniens11
  • Chez la femme, les contraceptifs comme la pilule sont par définition des perturbateurs endocriniens dans la mesure où ils modifient le fonctionnement des hormones pour éviter l’ovulation
  • Les médicaments ont pour objectif de soigner et le problème ne concerne pas tant le sujet de la santé où ils apportent davantage de bénéfices que de risques, mais plutôt l’impact environnemental (voir plus bas)

Produits ménagers & produits d’hygiène

  • De nombreux produits ménagers contiennent des substances reconnues ou suspectées d’être des perturbateurs endocriniens, comme des conservateurs ou des agents de textures (triclosan, phtalates ou certains parabènes par exemple)
  • De la même manière, on peut retrouver ces substances dans les produits de beauté et d’hygiène (déodorants, shampoings, maquillage, dentifrices, etc.).

Maison & ameublement

  • De nombreux produits de maison et ameublement contribuent à la pollution de l’air intérieur, notamment parce qu’ils contiennent des retardateurs de flamme bromés – substances ayant pour objectif de limiter les risques d’incendie – dont certains ont été décrits comme perturbateurs endocriniens
  • Les produits en tissus (rideaux, moquette, literie, etc.) contiennent ces retardateurs de flamme ou des substances anti-tâches (perflurorés) dont certaines sont des perturbateurs endocriniens potentiels
  • Les meubles peuvent émettre de multiples substances volatiles problématiques, comme le formaldéhyde. Les meubles en bois aggloméré sont particulièrement concernés car ces substances se retrouvent essentiellement dans la colle qui sert à amalgamer le bois
  • Les peintures peuvent également contenir des perturbateurs endocriniens potentiels, en particulier les peintures notées B et C qui sont celles qui émettent le plus de composés chimiques

En 2019, une étude de Santé Publique France a révélé que des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés étaient présents dans l’organisme de tous les Français, avec des taux d’imprégnation plus élevés chez les enfants. Chez l’ensemble des Français ont été retrouvés 6 grandes familles de perturbateurs : bisphénols, parabènes, phtalates éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés, composés perfluorés. Selon Santé Publique France, les niveaux d’imprégnations mesurés sont comparables à ceux d’autres études menées à l’étranger, notamment aux États-Unis et au Canada¹².

Bisphénol A : à quand une interdiction européenne ?

Le Bisphénol A (BPA) est une substance que l’on trouve dans de nombreux plastiques. Il a été interdit en France en 2010 dans les biberons et en 2015 dans les contenants alimentaires, à cause de ses effets de perturbation endocrinienne.

En 2019, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a classé le bisphénol A comme “substance extrêmement préoccupante” en raison de ses effets sur l’ovulation, l’apprentissage et la mémoire13. Pourtant, il reste autorisé dans d’autres pays européens : l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a revu à la baisse la DJA (dose journalière admissible) en décembre 2021 mais ne l’a pas interdit et la plupart des pays européens l’utilisent encore dans des produits à risque comme les biberons.

L’autre problème est que les molécules de substitution utilisées aujourd’hui – Bisphénol F et Bisphénol S – pourraient s’avérer tout aussi problématiques sur le Bisphénol A. Aujourd’hui, de nombreuses études suggèrent que leurs effets sont comparables à ceux du Bisphénol A14-16. Des démarches sont en cours auprès de l’ECHA (European Chemicals Agency) pour mieux encadrer l’utilisation de ces nouvelles substances.

Quels sont leurs effets ?

Les effets avérés ou suspectés des perturbateurs endocriniens sont nombreux, qu’il s’agisse de la santé ou de l’environnement.

Les effets sur la santé

Selon une étude de Santé Publique France de 2021, plus de cinquante effets sanitaires attribuables aux perturbateurs ont été identifiés17. Les principaux effets connus à ce jour des perturbateurs endocriniens sont les suivants :

1. Effets sur la reproduction

Les perturbateurs endocriniens affectent la fonction reproductive à plusieurs niveaux. Ils peuvent altérer le développement des fonctions reproductrices des individus dès la naissance : une exposition précoce peut ainsi entraîner une prédisposition à développer des troubles de la puberté et/ou de la fertilité18.

Les perturbateurs endocriniens peuvent notamment impacter la reproduction des hommes et des femmes en empêchant la spermatogenèse (formation des spermatozoïdes) et l’ovogenèse (formation des ovocytes), avec pour conséquence une baisse de la fertilité19,20,23.

L’exposition aux perturbateurs endocriniens pourrait également être impliquée dans l’apparition de malformations des testicules et des ovaires, le développement d’une endométriose ou encore du syndrôme des ovaires polykystiques21-25.

Enfin, la puberté précoce est également suspectée d’être favorisée par une exposition aux perturbateurs endocriniens. Les filles seraient 10 fois plus souvent atteintes que les garçons26.

2. Obésité et diabète

L’exposition aux perturbateurs endocriniens contribuerait à l’augmentation de l’obésité et du diabète. En effet, l’alimentation trop riche et le manque d’activité ne semblent pas expliquer à elles seules l’épidémie d’obésité et de diabète observée dans les pays industrialisés.

En modifiant le fonctionnement de certaines hormones, les perturbateurs endocriniens perturberaient les mécanismes de régulation du métabolisme des glucides et des lipides, de l’appétit et de la satiété27,28. En particulier, ces perturbateurs endocriniens agiraient lors du développement fœtal, déréglant alors pour la vie la balance énergétique de l’individu, c’est-à-dire l’équilibre entre apports et dépenses énergétiques, et favorisant l’obésité29-32.

L’exposition aux perturbateurs endocriniens, en entraînant des anomalies dans la régulation et la sécrétion d’insuline, peut conduire à une insulino-résistance, un élément clé à l’origine du diabète de type 233.

3. Troubles du développement

Les perturbateurs endocriniens seraient impliqués dans différents troubles du comportement chez l’enfant : hyperactivité, troubles relationnels, troubles émotionnels, symptômes d’anxiété, comportements plus agressifs34-36

Par ailleurs, en interférant avec le fonctionnement de l’hormone thyroïdienne, qui est cruciale pour le développement du cerveau, les perturbateurs endocriniens joueraient un rôle dans la baisse du quotient intellectuel et de nos capacités cognitives37-41.

4. Cancers

Certains perturbateurs endocriniens pourraient augmenter l’incidence de la survenue de cancers hormono-dépendants : cancer du sein, des ovaires, de la prostate, des testicules, de la thyroïde. Une exposition in utero ou à un jeûne âge pourrait favoriser ces cancers à l’âge adulte42-48.

Des périodes de plus grande vulnérabilité

Nous sommes plus vulnérables aux perturbateurs endocriniens à certaines périodes de notre vie durant lesquelles les tissus et organes sont en cours de développement, et où notre corps connaît de grands bouleversements hormonaux.

Les périodes les plus sensibles correspondent au développement du fœtus (mère et foetus sont vulnérables), à la petite enfance et à la puberté. La période des 1 000 premiers jours de vie, de la conception jusqu’à 2 ans, est une période particulièrement cruciale qui influence la santé future de l’individu. Il faut donc être spécialement attentif à notre exposition à ces substances pendant ces périodes.

Les effets sur l’environnement

Au vu de leur présence massive dans notre quotidien, les perturbateurs endocriniens vont se répandre dans l’environnement et affecter l’ensemble des organismes vivants. Les pesticides vont ainsi contaminer les sols et les rivières, et nos produits ménagers vont se retrouver dans les stations d’épuration où les perturbateurs seront peu ou mal filtrés (car non listés parmi les produits à éliminer) avant que l’eau ne soit ensuite rejetée en milieu naturel.

Les perturbateurs endocriniens peuvent affecter l’ensemble des êtres vivants car tous les êtres vivants ont des hormones. Plus encore, les hormones sont exactement les mêmes chez tous vertébrés. Leurs fonctions peuvent varier mais leur structure est identique. Chez l’humain en développement, l’hormone thyroïdienne va permettre la maturation du cerveau, tandis que, chez l’adulte, elle va permettre de réguler notre humeur et notre chaleur corporelle. Son rôle est encore plus spectaculaire chez les amphibiens où elle va contrôler la métamorphose d’un têtard en grenouille. C’est pourquoi un médicament anti-thyroïdien qui se retrouverait dans une mare empêcherait alors la métamorphose du têtard en grenouille.

De nombreuses études ont mis en évidence différentes anomalies chez les animaux attribuables aux effets néfastes de certains perturbateurs endocriniens. Ces effets ont été observés chez des populations de poissons, de reptiles, invertébrés ou encore d’oiseaux. Les exemples des effets de polluants pouvant impacter la physiologie des êtres vivants sont trop nombreux pour que nous puissions tous les aborder ici. Nous décrirons donc deux exemples avec le pesticide DDT et le phtalate DEHP.

Le DDT est un insecticide persistant répandu massivement après la seconde guerre mondiale. Des effets toxiques importants ont été relevés sur les populations aquatiques et terrestres dans les régions où il avait été épandu. Ainsi, différentes études ont mis en lumière un lien entre l’épandage de DDT et l’amincissement des coquilles des oiseaux, avec pour conséquence une éclosion trop précoce et donc une hausse de la mortalité49-52. Des problèmes de reproduction ont également été observés sur des alligators mâles dans un lac de Floride dans les années 1980, et ont entraîné un important déclin de cette population d’alligators. Ce déclin a été attribué à la trop grande quantité de DDT épandu plusieurs dizaines d’années auparavant et ayant entraîné des anomalies des organes reproducteurs des alligators53. Le DDT a depuis été interdit par de nombreux pays mais son utilisation à des fins sanitaires (pour lutter contre le paludisme) reste tolérée de façon exceptionnelle54.

Le second exemple concerne le phtalate DEHP, un composé classé comme très préoccupant depuis 2017 par l’Union Européenne. Le DEHP (ou plutôt son produit de dégradation, le MEHP) est détectable chez quasiment tous les vertébrés terrestres ou marins55,56. Les effets à des doses inférieures aux normes peuvent engendrer des effets insoupçonnés. Chez la souris il a été montré qu’une exposition du fœtus à ces phtalates engendre ensuite un comportement sexuel altéré chez les mâles et rend également leur cerveau plus accessible aux polluants57.

Il ne s’agit ici que de deux exemples mais bien d’autres effets environnementaux attribuables aux perturbateurs endocriniens ont été observés par les scientifiques.

Les perturbateurs endocriniens sont aujourd’hui peu réglementés

Il n’existe à ce jour pas de liste unique et officielle de perturbateurs endocriniens. En France, une liste de 900 substances d’intérêt et une stratégie de priorisation ont été publiées par l’ANSES en avril 2021 afin d’accélérer l’identification des perturbateurs endocriniens.

Il n’existe pas encore d’obligation de tester les produits (additifs alimentaires, cosmétiques, médicaments, jouets, emballages, etc.) pour leurs effets endocriniens avant mise sur le marché : ni le produit fini ni ses composants ne font l’objet d’une obligation d’évaluation sur ce sujet.

Depuis 2018, au sein de l’Union Européenne, seuls les pesticides et les biocides doivent faire l’objet d’une évaluation du caractère endocrinien avant mise sur le marché. Les pesticides et biocides actuellement commercialisés doivent faire l’objet d’une évaluation de façon rétroactive – qui peut alors conduire à leur restriction voire à leur interdiction – mais ce processus va malheureusement prendre du temps. Pour les autres catégories de produits, un document guide est attendu pour 2022.

Dans le cadre du règlement européen REACH, qui date de 2007, les substances présentant des propriétés perturbateurs endocriniens peuvent être identifiées comme SVHC (substances extrêmement préoccupantes) mais cela ne conduit pas nécessairement à leur interdiction. Des dossiers sont soumis par les Etats Membres : tous les États Membres votent ensuite sur le devenir du produit en question. En 2021 par exemple, malgré les preuves d’un effet du résorcinol (ingrédient que l’on retrouve notamment dans les produits cosmétiques) sur la thyroïde, les Etats Membres n’ont pas voté son interdiction.

La réglementation des perturbateurs endocriniens est donc lacunaire à ce jour, et il est indispensable qu’elle évolue pour pouvoir protéger les consommateurs.

Des effets même à faible dose

Certains perturbateurs endocriniens mettent à mal la règle longtemps considérée comme infaillible en toxicologie selon laquelle “la dose qui fait le poison”. En effet, diverses études ont montré qu’ils seraient susceptibles d’agir à de très faibles doses.

Les études montrent même que de faibles doses peuvent engendrer des effets supérieurs à ceux produits par de fortes doses. On peut aller jusqu’à observer pour certaines substances un effet à faible dose et une absence d’effet à forte exposition58,59.

Les travaux de Sarah Jenkins sur le Bisphénol A montrent par exemple que, sur des souris sur lesquelles une tumeur a été greffée, le BPA agit ensuite sur le volume des tumeurs. Les effets du BPA sur le développement de tumeurs sont observés chez les rongeurs à des doses très faibles, inférieures à la DJA (dose journalière admissible). Puis, c’est à des doses intermédiaires que l’on observe les effets les plus forts sur le volume des tumeurs, alors que les effets diminuent ensuite à des doses très fortes60.

De la même manière, une étude sur les phtalates a montré un effet de ces substances sur le comportement des souris lorsqu’ils sont présents à faible dose, mais pas à forte dose61.

Le même effet a été observé pour les composés perfluorés – comme le PFOS – utilisés dans de nombreux produits de consommation courante comme imperméabilisants textiles, dans les revêtements antiadhésifs, ou dans certains emballages alimentaires. Une étude réalisée sur des têtards a montré que le PFOS perturbe le bon fonctionnement des hormones thyroïdiennes à des doses intermédiaires, mais pas à des doses faibles ou élevées38.

Un « effet cocktail » inquiétant

Un autre problème important se pose concernant les perturbateurs endocriniens : ils peuvent potentiellement devenir plus nocifs s’ils sont mélangés. En d’autres termes, plusieurs substances en-dessous des seuils réglementaires (considérés comme protecteurs) pourraient donner naissance à un effet de perturbateur endocrinien. C’est ce qu’on appelle “l’effet cocktail”62-64. L’existence de cet effet remet en question l’évaluation du risque actuellement fondée sur une évaluation individuelle des molécules, et qui ne semble pas adaptée à la réalité de l’exposition aux mélanges.

Une étude internationale publiée en 2022 a montré que l’exposition à un mélange de produits chimiques (phtalates, phénols et perfluorés) a des effets de perturbation endocrinienne et que la surexposition pendant la grossesse a des effets sur le bon fonctionnement du cerveau des enfants en entraînant notamment un retard de langage65.

Cet “effet cocktail” complique considérablement l’étude des perturbateurs endocriniens : pour étudier cet effet, il faudrait tester tous les mélanges possibles avec les milliers de substances chimiques susceptibles d’avoir des effets endocriniens.

Comment les éviter ?

Il est aujourd’hui difficile de les éviter car ils sont devenus omniprésents dans notre environnement, mais il est possible de limiter autant que possible notre exposition, en attendant qu’une réglementation appropriée voie le jour et interdise ces substances.

Emballages alimentaires & ustensiles de cuisine

  • Eviter de consommer trop d’aliments ayant été en contact avec des emballages plastique
  • Utiliser des matériaux inertes (verre, acier inoxydable, céramique) pour la préparation et le stockage des aliments
  • Ne pas faire réchauffer ses aliments dans des contenants en plastique
  • Favoriser l’achat de produits issus de l’agriculture biologique
  • Réduire sa consommation d’aliments ultra-transformés pouvant contenir des additifs problématiques
  • Eviter les ustensiles anti-adhésifs (poêles notamment) et jetez votre poêle anti-adhésive dès que le revêtement est abîmé
  • Utiliser du sel iodé pour éviter les carences en iode, l’iode étant indispensable pour la synthèse des hormones thyroïdiennes

Entretien & hygiène

  • Réduire l’utilisation de produits ménagers non nécessaires et privilégier des produits naturels comme le vinaigre blanc, le bicarnonate de soude et le savon de Marseille
  • Éviter les produits cosmétiques avec des conservateurs tels que les parabènes
  • Privilégier la cosmétique bio qui interdit l’utilisation de nombreuses substances problématiques
  • Utiliser des couches bio ou lavables pour les bébés (le coton des couches peut contenir des résidus de pesticides problématiques)
  • De la même manière, privilégier les protections hygiéniques (serviettes, tampons) à base de coton bio

Maison & ameublement

  • Aérer tous les jours pendant 15 minutes votre intérieur et passer régulièrement l’aspirateur : la pollution intérieure est une source importante d’exposition aux perturbateurs endocriniens
  • Éviter l’emploi d’aérosols (désodorisants, imperméabilisants, désinfectants), de bougies ou encens qui contribuent à la pollution de l’air
  • Éviter la moquette et les revêtements de sol en polychlorure de vinyle
  • Laver les textiles neufs (housses, coussins, tapis, rideaux…)
  • avant de les utiliser) ou opter pour des textiles de seconde main
  • Privilégier les meubles en matières naturelles non traitées, et éviter les meubles en PVC ou contre-plaqué qui contiennent des colles et plastifiants qui vont relarguer des composés volatiles dans l’intérieur.
  • Opter pour des meubles de seconde main
  • Préparer autant que possible la chambre d’un nouveau-né plusieurs semaines avant la naissance, en aérant bien tous les jours
  • Eteindre son ordinateur et son téléphone portable la nuit (ou a minima mettre en veille ou mode avion), car les cartes mères électroniques contiennent des retardateurs de flamme qui relarguent des composés volatiles lors du fonctionnement

Vêtements

  • Laver ses vêtements neufs avant de les porter
  • Ne porter des vêtements techniques en fibres synthétiques que lors d’une séance de sport

Jouets pour enfants

  • Laver les jouets neuf à l’eau et au savon avant de les donner à son enfant
  • Privilégier les jouets pour enfants en bois massif et en tissu bio
  • Limiter les jouets en plastique ou en bois traité, surtout s’ils sont portés à la bouche
  • Opter pour des jouets de seconde main (avec fabrication récente)

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Manger bio est-il meilleur pour la santé ? https://yuka.io/alimentation-bio-sante/ https://yuka.io/alimentation-bio-sante/#comments Thu, 24 Feb 2022 08:10:00 +0000 https://yuka.io/?p=37916 Les produits bio font l’objet d’une forte croissance ces 20 dernières années, plébiscités par des consommateurs à la fois soucieux de leur santé et de la planète. En conséquence, les surfaces cultivées en bio en France ont été multipliées par 7 en vingt ans1. Mais consommer bio présente-t-il de réels bénéfices pour la santé ? […]

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Les produits bio font l’objet d’une forte croissance ces 20 dernières années, plébiscités par des consommateurs à la fois soucieux de leur santé et de la planète. En conséquence, les surfaces cultivées en bio en France ont été multipliées par 7 en vingt ans1.

Mais consommer bio présente-t-il de réels bénéfices pour la santé ? L’alimentation bio garantit-elle l’absence d’exposition aux pesticides ?

Voici notre décryptage sur le sujet réalisé avec le nutritionniste Anthony Berthou.

Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?

L’agriculture biologique exclut les produits chimiques de synthèse

L’agriculture biologique proscrit l’utilisation de produits chimiques de synthèse comme les pesticides ou les engrais de synthèse. Les pesticides et engrais de synthèse sont des substances artificielles développées en laboratoire et produites en usine, issues notamment de l’industrie pétrochimique.

L’agriculture biologique peut uniquement avoir recours à des intrants provenant de « substances naturelles ou de substances dérivées de substances naturelles »2. Ainsi, il existe 363 produits commerciaux autorisés en bio, contre 2668 en conventionnel3.

Des substances de synthèse très problématiques pour la santé humaine et environnementale sont ainsi interdites en agriculture biologique. C’est par exemple le cas du SDHI, un fongicide très présent dans les céréales et les fruits, qui vise à éliminer les champignons en bloquant la respiration de leurs cellules. Mais, selon plusieurs chercheurs, il pourrait aussi bloquer la respiration cellulaire de tout être vivant (plantes, animaux, hommes) et entraîner des anomalies épigénétiques susceptibles d’expliquer l’apparition de tumeurs4,5. C’est pourquoi en janvier 2020, 450 chercheurs ont appelé à l’arrêt de l’utilisation du SDHI en milieu ouvert6.

Ce fongicide est par ailleurs mis en cause pour son impact sur la biodiversité : les études montrent une toxicité chez les rongeurs, les batraciens, les poissons et les abeilles. En outre, ils peuvent persister plusieurs mois dans le sol après avoir été répandus dans les champs, se retrouvant alors en contact avec les vers de terre ou insectes7.

Certaines substances naturelles peuvent cependant être problématiques

Certaines substances naturelles ou dérivées de sources naturelles utilisées en bio peuvent tout de même s’avérer problématiques pour la santé et/ou l’environnement. L’Europe a ainsi défini une liste de 77 substances autorisées dans le bio et « candidates à la substitution »8. Cela signifie que ces composés sont particulièrement préoccupants pour la santé publique ou l’environnement, et que des alternatives doivent être trouvées. Ils restent autorisés tant qu’il n’existe pas de solutions alternatives validées par les autorités.

L’exemple le plus emblématique concerne les composés à base de cuivre, et en particulier la « bouillie bordelaise », un mélange de sulfate de cuivre et de chaux. L’utilisation de pesticides à base de cuivre est problématique pour l’environnement comme pour la santé. Côté environnemental, l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique) indique notamment que « des concentrations excédentaires en cuivre ont des effets phytotoxiques reconnus sur la croissance et le développement de la plupart des plantes »9. Côté santé, ce minéral exerce un effet pro-oxydatif majeur, pouvant conduire à endommager les constituants de nos cellules10 (voir notre article sur les antioxydants).

L’agriculture biologique permet donc de réduire de façon importante l’exposition humaine et environnementale aux produits chimiques de synthèse. Les enjeux pour l’agriculture biologique aujourd’hui résident notamment dans la recherche de solutions alternatives à certains pesticides naturels problématiques.

L’agriculture bio limite aussi l’usage d’additifs

Outre le sujet des pesticides, l’agriculture biologique limite l’utilisation d’additifs. Ainsi, 55 additifs sont autorisés en bio contre plus de 300 dans le conventionnel11. De nombreux additifs très controversés comme la tartrazine (E102), le BHA (E320), les diphosphates (E450) ou encore l’aspartame (E951) sont interdits dans les produits bio.

Quels sont les différents labels bio et leurs exigences ?

Il existe différents labels bio, qui reposent tous sur un même fondement principal : l’utilisation de produits chimiques de synthèse est interdite dans les cultures. Cependant, le cahier des charges varie d’un label à l’autre.

Eurofeuille (Bio Européen) et AB (Agriculture Biologique)

L’Eurofeuille est le seul label officiel au sein de l’Union Européenne depuis 2010. Le label français AB (Agriculture Biologique) continue d’être affiché de par sa notoriété mais il repose en réalité sur les mêmes exigences que le label européen et ne peut d’ailleurs pas être affiché seul.

Ce label européen repose sur les fondements suivants :

  • Les OGM sont interdits mais un seuil fortuit pouvant aller jusqu’à 0,9% est toléré
  • L’alimentation des animaux est certifiée bio à 95%
  • Les produits transformés doivent contenir 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique
  • Dans les élevages, les traitements hormonaux sont interdits et le recours aux antibiotiques est limité
  • La coexistence de productions bio et non bio est autorisée : une distance de 10 mètres doit être maintenue entre les deux types de cultures
  • L’usage de serres chauffées est autorisé

L’Eurofeuille est le label bio le plus courant, mais il existe d’autres labels dont le cahier des charges est encore plus exigeant :

Demeter

  • Ce label exige que les produits aient d’abord obtenu le label bio européen
  • Les OGM sont totalement interdits
  • L’alimentation des animaux est certifiée bio à 100% 
  • Les produits transformés contiennent 100% d’ingrédients bio
  • Certains additifs autorisés en bio sont interdits dans les produits Demeter, comme le nitrite de sodium pour les produits carnés ou encore les arômes « naturels »
  • Le respect du bien-être animal est central
  • Les cultures doivent être 100% bio (les cultures bio et non-bio ne peuvent pas coexister sur une même exploitation)
  • L’usage de serres chauffées est limité

Bio Cohérence

  • Ce label exige que les produits aient d’abord obtenu le label bio européen
  • Les OGM sont totalement interdits
  • L’alimentation des animaux est certifiée bio à 100% pour les ruminants (vaches, moutons, chèvres…) et à 95% pour les monogastriques (porc, volaille)
  • Les produits transformés contiennent 100% d’ingrédients bio
  • Les cultures doivent être 100% bio
  • Les serres chauffées sont interdites

Nature & Progrès

  • Ce label n’exige pas que les produits aient obtenu le label bio européen : les produits Nature & Progrès ne sont donc pas officiellement reconnus comme bio
  • Les OGM sont totalement interdits
  • L’utilisation de l’huile de palme est interdite
  • L’alimentation des animaux est certifiée bio à 100% 
  • Les produits transformés contiennent 100% d’ingrédients bio
  • Les cultures doivent être 100% bio
  • La taille des élevages est limitée
  • L’usage de serres chauffées est autorisé mais avec étiquetage obligatoire sur le produit

Ces différents labels reposent sur une obligation de moyens – et pas de résultats. Ainsi, ils ne peuvent garantir l’absence totale de pesticides ou contaminants dans le produit. Ils garantissent que les producteurs en ont limité l’usage selon les conditions définies.

Que penser du label “zéro résidu de pesticides” ?

Le label “Zéro résidu de pesticides” a été lancé en 2018 et se présente comme une troisième voie entre agriculture biologique et conventionnelle.

S’il garantit l’absence de résidus dans les produits finaux, ce label n’interdit pas les traitements via pesticides chimiques de synthèse dans les cultures. À l’inverse des labels bio, il repose sur une obligation de résultat et pas de moyens. L’épandage de pesticides chimiques est ainsi autorisé par le label : pour éviter les résidus dans le produit final, le label évite les « traitements tardifs » ou privilégie les molécules à dégradation rapide.

En conclusion : pour la santé, ce label peut représenter une alternative intéressante au bio qui reste parfois encore cher. En revanche, pour la planète, ce label ne présente pas de réel intérêt puisqu’il autorise l’épandage de pesticides de synthèse.

Manger bio réduit l’exposition aux pesticides

Les produits d’origine biologique ne sont en général jamais complètement exempts de contamination en pesticides, mais les études concordent toutes dans le fait qu’ils en contiennent beaucoup moins. Ainsi, les produits bio contiendraient en moyenne 75% de pesticides en moins comparativement aux aliments issus de l’agriculture conventionnelle selon une vaste méta-analyse publiée en 2014 dans British Journal Of Nutrition12.

Les pesticides sont aujourd’hui reconnus comme des substances susceptibles d’engendrer de nombreuses maladies. Tout d’abord, la plupart des études montrent une augmentation des risques de cancer chez les personnes les plus exposées aux pesticides13-18. Les cancers les plus concernés sont les lymphomes non hodgkiniens, les leucémies, les tumeurs cérébrales, les cancers hormono-dépendants, les cancers du poumon et les mélanomes. 

Par ailleurs, de nombreuses études montrent un lien entre l’exposition à certains pesticides et le risque de développer une maladie de Parkinson. Ainsi, les personnes fortement exposées au cours de leur vie aux pesticides présenteraient une augmentation du risque de développer la maladie de 62%19. Les pesticides sont également pointés du doigts dans l’augmentation des risques de maladie d’Alzheimer20,21 et de la maladie de Charcot22-24, mais aussi de troubles cognitifs et anxio-dépressifs25,26.

Pour les femmes enceintes, l’exposition aux pesticides au cours de la grossesse pourrait également avoir des conséquences importantes sur le développement de l’enfant, avec notamment un risque plus élevé de prématurité, d’autisme, de malformations cardiaques ou encore de complications métaboliques à l’âge adulte27-29. Enfin, une exposition accrue à certains pesticides semble également favoriser les troubles de la fertilité, masculine comme féminine30.

L’alimentation bio diminue aussi la contamination en certains métaux lourds

Au-delà des pesticides, les études montrent également une moindre contamination des produits bio en certains métaux lourds. Ainsi, le niveau de contamination en cadmium par exemple est presque deux fois plus faible dans le bio que dans les produits issus de l’agriculture conventionnelle12. La contamination en cadmium est essentiellement liée à l’usage d’engrais phosphatés, interdits en agriculture biologique.

Le cadmium est considéré comme cancérogène certain pour l’homme (groupe 1) par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). Les cancers associés sont ceux des voies respiratoires, notamment du poumon31. Il est aussi suspecté d’être mutagène et toxique pour la reproduction32,33.

L’alimentation bio présente des bénéfices nutritionnels

Davantage d’antioxydants dans les fruits et légumes

Les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique ont une teneur en antioxydants entre 20 et 70% plus élevée que ceux issus de l’agriculture conventionnelle, la teneur variant selon le type d’antioxydants12. Cela s’expliquerait par le fait qu’un fruit ou légume non traité va devoir se défendre naturellement contre les agressions extérieures (sécheresse, attaques de parasites, etc.). Pour s’adapter à ce stress, ils vont alors produire davantage de molécules de défense, et notamment des polyphénols, des composés faisant partie de la famille des antioxydants.

Le passage à une alimentation totalement biologique permettrait d’augmenter de 20 à 40% la teneur en antioxydants dans l’alimentation générale, voire à 60% pour certains antioxydants en particulier.

Les antioxydants sont des molécules essentielles pour notre santé qui permettent de protéger nos cellules. Elles jouent un rôle important dans la prévention des cancers, des maladies dégénératives (sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, etc.) ou encore des maladies cardio-vasculaires (voir notre article sur les antioxydants).

Une quantité accrue de vitamines et minéraux dans les végétaux

Plusieurs études mettent également en évidence une teneur plus élevée en certaines vitamines et en certains minéraux dans les végétaux bio. Selon ces études, ceux-ci contiendraient davantage de vitamine C (+6 à 27%), mais aussi de fer (+21%) et de magnésium (+29,3%)34,35. En revanche, d’autres études ne constatent pas ou peu de différence36,37.

Une teneur en Oméga-3 plus élevée dans les produits animaux

Concernant la viande et le lait, les études montrent que leur teneur en Oméga-3 augmente lorsqu’ils sont issus de l’agriculture biologique, et que leur teneur en Oméga-6 diminue. Or, les Oméga-3 sont des acides gras extrêmement bénéfiques pour lesquels nos apports sont aujourd’hui insuffisants : nous ne consommons que 30% environ des apports conseillés en Oméga-3. Surtout, nous consommons à l’inverse aujourd’hui des Oméga-6 en excès (voir notre article sur le sujet des graisses).

En moyenne, une viande bio contient 22% d’Oméga-3 en plus38. Cela est lié à l’alimentation des animaux en bio qui vont consommer de l’herbe ou du foin à la place des tourteaux de soja. Quant au lait, il contiendrait jusqu’à 56% d’Oméga-3 supplémentaires selon une méta-analyse de 170 études39.

L’alimentation bio joue un rôle préventif sur de nombreuses maladies

Une vaste étude menée pendant 3 ans auprès de 60 000 personnes en France – BioNutrinet – a permis de montrer les bénéfices d’une alimentation biologique sur les risques de surpoids, d’obésité et de diabète40. Selon cette étude, les personnes les plus consommatrices de bio présentaient un risque de surpoids diminué de 36% chez les hommes et 42% chez les femmes. Le risque d’obésité serait quant à lui réduit de 62% chez les hommes et 48% chez les femmes.

Par ailleurs, chez les plus gros consommateurs de produits biologiques, le risque de diabète de type 2 serait réduit de 31%41,42. Cela s’expliquerait par le fait que certains pesticides chimiques sont des perturbateurs endocriniens impliqués dans les risques d’obésité et de diabète.

Concernant les risques de cancer, cette même étude conclut qu’une consommation régulière d’aliments bio réduirait de 25% le risque de développer un cancer. Le risque serait en particulier diminué pour le cancer du sein chez les femmes ménopausées (-34%) et pour les lymphomes (-76%). Le lien de cause à effet ne peut cependant pas être établi sur la base de cette seule étude qui comporte certains biais, et ces chiffres demandent donc à être confirmés par d’autres études.

Enfin, une étude publiée en 2022 dans la revue Environment International associe l’alimentation biologique avec une réduction significative du stress oxydatif, un phénomène impliqué dans de nombreuses pathologies chroniques (maladies neurodégénératives, certains cancers, diabète)43. Pour les chercheurs, ces résultats sont probablement liés à la présence de résidus de pesticides de synthèse dans l’alimentation conventionnelle.

Manger bio : la solution optimale pour une meilleure santé ?

Consommer des produits bio présente sans aucun doute de nombreux bénéfices pour la santé. Ce n’est pour autant pas une solution suffisante à elle seule pour optimiser sa santé. Ainsi, la consommation de produits bio doit bien évidemment se faire dans le cadre d’une alimentation globale saine et équilibrée.

Si l’on prend l’exemple des produits transformés comme les chips ou les biscuits, le fait qu’ils soient bio n’exclut pas qu’ils puissent être beaucoup trop sucrés ou beaucoup trop salés. La dimension biologique est donc loin d’être le seul critère à prendre en compte, en particulier pour l’achat de produits transformés.

Concernant les produits bruts comme les fruits, légumes, viandes ou laitages, le choix du bio apparaît assurément comme un choix plus intéressant pour la santé.

Le label bio européen représente un point de départ intéressant pour limiter notre exposition aux pesticides, même s’il comporte certaines limites. D’autres labels bio plus exigeants – mais souvent plus chers – représentent une option encore plus intéressante.

Il est aussi intéressant de privilégier les circuits courts en échangeant avec les producteurs pour connaître leurs méthodes de production ou d’élevage. Certains agriculteurs font le choix de ne pas être labellisés car la démarche est coûteuse mais appliquent des critères tout aussi stricts – voire parfois plus stricts – que le label bio.

Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez consulter les articles suivants d’Anthony Berthou :

Quels sont les effets des pesticides sur la santé ?
Que penser des pesticides bio et du biocontrôle ?

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Nitrites : interpellez vos députés·es pour demander leur interdiction https://yuka.io/mobilisation-nitrites/ https://yuka.io/mobilisation-nitrites/#comments Wed, 19 Jan 2022 07:06:08 +0000 https://yuka.io/?p=35252 Avec Yuka, nous relayons les alertes scientifiques sur les additifs à base de nitrites et de nitrates dans l’application depuis notre lancement en 2017. Ces alertes ont fini par déranger le lobby de la charcuterie industrielle qui a tenté de nous bâillonner (voir notre article sur le sujet). Aujourd’hui, malgré l’autorisation des autorités sanitaires françaises […]

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Avec Yuka, nous relayons les alertes scientifiques sur les additifs à base de nitrites et de nitrates dans l’application depuis notre lancement en 2017. Ces alertes ont fini par déranger le lobby de la charcuterie industrielle qui a tenté de nous bâillonner (voir notre article sur le sujet).

Aujourd’hui, malgré l’autorisation des autorités sanitaires françaises (ANSES) et européenne (EFSA), ces additifs font l’objet d’alertes scientifiques et sont controversés. Mais bonne nouvelle : nous avons enfin tous ensemble la possibilité de faire changer les choses ✊ En effet, un vote pour interdire ces additifs est prévu le 3 février à l’Assemblée nationale, soit la veille de la Journée mondiale contre le cancer : tout un symbole !

Le combat est cependant loin d’être gagné. C’est pourquoi, avec foodwatch et La Ligue contre le Cancernous lançons un outil en ligne vous permettant d’interpeller vos député·es pour les encourager à voter pour l’interdiction des nitrites ajoutés dans l’alimentation le 3 février.

Cette interdiction serait une avancée importante pour la santé publique, et tous ensemble, nous pouvons l’obtenir ! Alors on compte sur vous 💪

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Thé ou café ? https://yuka.io/the-cafe-sante/ https://yuka.io/the-cafe-sante/#comments Thu, 09 Dec 2021 11:28:00 +0000 https://yuka.io/?p=13155 Si les Français préfèrent le café, cela n’a pas empêché la consommation de thé de doubler en 20 ans. Mais ces deux boissons ont-elles les même bienfaits ? Le nutritionniste Anthony Berthou nous aide à y voir plus clair. Pourquoi c’est bon ? Le thé est particulièrement riche en épicatéchines, des antioxydants très puissants de […]

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Si les Français préfèrent le café, cela n’a pas empêché la consommation de thé de doubler en 20 ans. Mais ces deux boissons ont-elles les même bienfaits ? Le nutritionniste Anthony Berthou nous aide à y voir plus clair.

Pourquoi c’est bon ?

Le thé est particulièrement riche en épicatéchines, des antioxydants très puissants de la famille des flavonoïdes qui aident à nous protéger de nombreuses maladies (voir notre article sur les antioxydants). Parmi les différents types de thé, c’est le thé vert qui est le plus intéressant car il contient de l’épigallocatéchine gallate (EGCG), un antioxydant très puissant et très protecteur que l’on ne retrouve dans aucun autre végétal dans de telles quantités. Les autres thés demeurent bien sûr tout de même très intéressants pour la santé.

Grâce à la présence des flavonoïdes, le thé permet de prévenir les maladies cardio-vasculaires : ces molécules améliorent le flux sanguin et la souplesse des artères. À partir de 3 tasses de thé par jour, le risque de maladies cardio-vasculaires est réduit de 36% avec le thé vert (13% avec le thé noir). Les flavonoïdes seraient également associés à un moindre déclin des performances intellectuelles avec l’âge.

Enfin, les flavonoïdes permettent d’empêcher l’oxydation du cholestérol LDL. Il faut en effet rappeler que c’est l’oxydation du cholestérol qui pose davantage problème que sa quantité, le cholestérol oxydé contribuant à la formation de plaques entre les artères.

À noter : le rooibos est une infusion qui ne contient pas de théine. Cette plante contient des antioxydants, mais dont la teneur reste bien moins importante que dans le thé.

Théine et caféine : c’est la même chose !

Contrairement à une idée reçue, la théine et la caféine correspondent à une même molécule et il n’y a donc aucune différence entre les deux : la différence de nom est purement liée à des raisons historiques.

Ainsi, tout comme le café, le thé contient de la caféine et contribue à stimuler le cerveau : il a ainsi des bénéfices sur l’attention et la vigilance, la réduction de la fatigue, ou encore l’augmentation de la mémoire (voir plus bas).

Il y a en moyenne 3 à 4 fois moins de caféine dans une tasse de thé que dans une tasse de café. La teneur peut cependant varier en fonction de l’origine du thé ou du café, et du mode d’infusion.

L’assimilation de la théine est en revanche meilleure. En effet, les tanins présents dans le thé ralentissent l’assimilation de la caféine par l’organisme. C’est pourquoi le thé stimule sans pour autant conduire à l’excitation comme peut le faire le café sur certaines personnes en agissant très rapidement.

Faut-il éviter le thé lorsque l’on a des carences en fer ?

Les tanins du thé contribuent à une moins bonne absorption du fer. Ainsi, lorsqu’il est consommé pendant le repas, le thé peut empêcher 60 à 70 % de l’absorption du fer. Cela est valable pour le thé noir et le thé vert sans grande différence.

Pour les personnes souffrant de déficit en fer, il faut donc éviter de boire du thé pendant les repas afin que les aliments riches en fer et le thé ne se retrouvent pas dans le même bol alimentaire. Attendez au moins 2/3 heures pour consommer votre thé après avoir mangé.

En pratique

Pour résumer, voici quelques conseils pour bien choisir et consommer votre thé :

Évitez de porter l’eau à ébullition


L’idéal est d’infuser votre thé à 85° pour favoriser l’extraction des catéchines (température recommandée pour des raisons nutritionnelles et non de saveur).

Choisissez du thé biologique


De nombreux traitements fongicides et pesticides sont utilisés dans la culture du thé, ce qui laisse des traces dans le produit fini. Le thé bio, même s’il n’échappe pas totalement à cette contamination, permet de consommer un thé globalement moins pollué.

Consommez au moins 2 tasses de thé par jour


Pour que les effets bénéfiques puissent réellement se faire ressentir, consommez au moins deux tasses par jour, et idéalement quatre tasses.

Privilégiez le thé en feuilles


Evitez les sachets de poudre de thé qui sont de moins bonne qualité et qui sont les plus concernés par la contamination en pesticides et métaux lourds (notamment aluminium et fluor).

Pensez à vous hydrater aussi avec de l'eau


Au cours de la journée, pensez à boire de l'eau car le thé peut avoir un effet diurétique à forte dose.

Laissez infuser votre thé au moins 5 minutes


Cette durée d'infusion est à privilégier afin que les catéchines se libèrent au maximum. Cela peut cependant donner un goût amer au thé.

Pour aller plus loin et savoir comment bénéficier pleinement des antioxydants du thé, vous pouvez consulter l’article d’Anthony Berthou : http://www.sante-et-nutrition.com/the-vert-proprietes-nutrition/


Pourquoi c’est bon ?

Tout comme le thé, le café est surtout intéressant pour la santé en raison de sa richesse en antioxydants (notamment l’acide chlorogénique, la trigonelline et la choline) qui contribuent à la prévention de nombreuses maladies : maladies du foie, maladies de Parkinson et d’Alzheimer ou encore certains cancers (foie, pancréas). Selon une étude américaine, une consommation d’au moins quatre cafés par jour diminuerait le risque de récidive de cancer du côlon chez les sujets ayant déjà eu le cancer du côlon.

Plusieurs études ont montré qu’une consommation quotidienne de café pourrait contribuer à prévenir les risques de diabète. En effet, il améliorerait la sensibilité à l’insuline, cette hormone chargée de réguler le taux de sucre dans le sang. Il aiderait aussi de manière générale à réduire les maladies du foie. Cependant, ces résultats n’ont été observés que sur de gros buveurs de café (3 à 4 tasses par jour).

Enfin, le café est riche en caféine, une substance naturelle stimulante pour le système nerveux qui permet d’augmenter la vigilance et la concentration, mais aussi d’améliorer les aptitudes physiques. En effet, la caféine a une structure similaire à l’adénosine, un composé qui a pour rôle de ralentir l’activité nerveuse et qui est donc responsable de notre envie de dormir. La caféine, de par sa structure, va se fixer sur les récepteurs de l’adénosine et ainsi bloquer ou ralentir son action. Pour autant, le café ne doit en revanche en aucun cas se substituer au repos.

À noter : le café décaféiné présente les mêmes bienfaits que ceux mentionnés ci-dessus, en dehors de l’effet stimulant. Il est cependant nécessaire de choisir un produit comportant la mention « décaféiné sans solvant ». En effet, pour enlever la caféine, l’une des techniques consiste à plonger les grains de café dans des solvants, des produits chimiques que l’on peut ensuite retrouver sous forme de traces dans le produit fini. Il existe à l’inverse des méthodes de décaféination naturelles à l’eau chaude.

À consommer avec modération

La consommation de café à long terme et en quantité modérée (2 à 3 tasses par jour) apparaît plutôt protectrice au niveau cardio-vasculaire (même si boire un café peut augmenter légèrement la tension dans les heures qui suivent).

Toutefois, à des concentrations élevées et chez des personnes soumises à d’autres molécules devant être éliminées par le foie (voir ci-dessous), boire trop de café peut augmenter la tension artérielle à long terme et engendrer indirectement des problèmes cardio-vasculaires. Ces problèmes ont été cependant davantage observés lors de l’association du café avec d’autres facteurs de risque : tabac, surpoids, hypertension, cholestérol, etc.

La caféine est une molécule dite xénobiotique : il s’agit d’une molécule étrangère à l’organisme que le foie doit éliminer. En cas d’excès de xénobiotiques (pilule contraceptive, alcool, tabac, pesticides, médicaments, etc.), le foie peut alors avoir des difficultés à les éliminer efficacement. Si le café a des effets bénéfiques sur certaines cellules du foie, il peut ainsi poser problème à d’autres cellules.

Par ailleurs, la consommation de caféine stimule le métabolisme. Chez les personnes en état avancé de fatigue, cela peut entraîner une difficulté à gérer l’équilibre acido-basique, à l’origine d’une aggravation de cette fatigue à long terme.

Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), la valeur sûre est de 200 mg de caféine par jour, ce qui correspond environ à 2 tasses moyennes de café. À l’exception des femmes enceintes pour qui il est déconseillé, sa consommation jusqu’à 400 mg (soit 4 tasses quotidiennes) ne présente pas de risque chez des personnes non soumises à d’autres molécules devant être éliminées par le foie.

En pratique

Pour résumer, voici quelques conseils pour bien choisir et consommer votre café :

Limitez votre consommation de café à 2 tasses par jour


Cette recommandation est à adapter à chaque individu car elle dépend de la capacité de chacun à éliminer la caféine.

Privilégiez l’arabica au robusta


L’arabica est une variété qui pousse en altitude. Elle est de meilleure qualité gustative et elle contient moins de caféine que le robusta.

Choisissez un café issu du commerce équitable


Il assure de meilleures conditions de travail pour les producteurs et une démarche plus respectueuse de l’environnement.

Choisissez un café bio ou issu de petites exploitations responsables


Il contient moins de pesticides et de produits chimiques que celui qui est issu de grandes plantations.

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Les 3 temps forts de Yuka en 2021 https://yuka.io/temps-forts-yuka-2021/ https://yuka.io/temps-forts-yuka-2021/#comments Wed, 01 Dec 2021 18:37:57 +0000 https://yuka.io/?p=31971 L’année 2021 a encore été bien remplie pour Yuka, et reste à ce jour la plus intense et la plus mouvementée depuis son lancement en 2017 ! Retour sur cette année riche en émotions 😊 1 – Lancement de l’Eco-score Le 10 mars 2021, Yuka lance l’Eco-score, l’indicateur qui évalue l’impact environnemental des produits alimentaires […]

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L’année 2021 a encore été bien remplie pour Yuka, et reste à ce jour la plus intense et la plus mouvementée depuis son lancement en 2017 ! Retour sur cette année riche en émotions 😊

1 – Lancement de l’Eco-score

Le 10 mars 2021, Yuka lance l’Eco-score, l’indicateur qui évalue l’impact environnemental des produits alimentaires ! Disponible dans la même application dans un onglet « Environnement », il classe les produits en 5 catégories, de l’impact le plus faible (), à l’impact le plus élevé ().

  • Une méthodologie complète et transparente

L’Eco-score prend en compte l’ensemble des impacts que peut avoir un produit sur la planète, et notamment : émission de gaz à effet de serre, émission de particules fines, pesticides, consommation d’eau, épuisement des ressources non renouvelables (charbon, gaz, pétrole, etc.).

Ces impacts sont mesurés tout au long du cycle de vie du produit : production agricole, transformation, emballage, transport, distribution, recyclage.

Le calcul de l’Eco-score repose sur la base de données Agribalyse publiée par l’ADEME (Agence publique de la transition écologique) qui a utilisé la méthode d’Analyse du Cycle de Vie (ACV) pour déterminer l’impact environnemental de 2500 catégories de produits. Ces ACV sont complétées par 5 indicateurs permettant de pallier aux limites de l’ACV, notamment en ce qui concerne les impacts sur la biodiversité et ceux liés aux emballages plastiques.

La méthodologie complète est accessible ici : https://docs.score-environnemental.com

  • Le collectif à l’origine de l’Eco-score

La création de l’Eco-score s’inscrit dans le cadre de l’expérimentation lancée par le gouvernement afin de mettre au point un étiquetage environnemental. Elle est encadrée par l’ADEME et l’INRAE.

L’Eco-score est une méthodologie indépendante, transparente et collaborative. Elle a été développée puis lancée par un collectif d’une dizaine d’acteurs du numérique : Yuka, Marmiton, Open Food Facts, Eco2 Initiative, Etiquettable, ScanUp, Foodchéri, La Fourche, Frigo Magic, Seazon et Karbon. Ces acteurs engagés partagent l’ambition commune de mettre en place un outil simple permettant de réduire l’impact de l’alimentation sur la planète.

  • Une adoption rapide et à grande échelle

Au-delà d’être extrêmement plébiscité par les consommateurs, l’Eco-score a aussi été déployé et affiché par de grands acteurs en France et en Europe. Ainsi, Carrefour France l’affiche sur les 25 000 produits vendus sur son site e-commerce. Le distributeur belge Colruyt l’affiche également sur son site e-commerce mais également directement sur le packaging de certains des 4 000 produits de sa marque. Quant à Lidl, il réalise une expérimentation dans différents pays européens avec un affichage en magasin sur certains produits.

L’usage de l’Eco-score est gratuit, et n’introduit pas de relation commerciale avec Yuka, afin de garantir l’indépendance du système.

  • L’impact de l’Eco-score

Lors d’un premier bilan réalisé en juin 2021, 94,2% des répondants ont indiqué qu’un tel indicateur pourrait influencer leurs habitudes d’achat.

Par ailleurs, 51% des répondants affirment avoir déjà renoncé à un achat à cause de son Eco-score. Il permet aux consommateurs qui le souhaitent de se tourner vers une alimentation plus locale (64% des interrogés), plus végétale (23,9%), favorisant les produits labellisés et dont l’emballage est recyclable (30,6%).

Le changement de régime alimentaire que l’Eco-score induit auprès des consommateurs interrogés présente un potentiel d’atténuation de l’ordre de 7,8% sur les émissions de gaz à effet de serre.

2 – Le combat contre le lobby de la charcuterie

Entre janvier et juin, Yuka a fait l’objet de 3 assignations en justice devant le Tribunal de Commerce de la part de la FICT (Fédération française des industriels charcutiers traiteurs) et de deux sociétés contrôlées par le vice-président de la FICT : la société Le Mont de la Coste (qui commercialise la marque Auvernou) et la société A.B.C Industrie (qui commercialise la marque Noixfine). L’objectif de ces manœuvres : bâillonner Yuka, qui alerte dans l’application sur les dangers des additifs nitrés dans la charcuterie. En novembre 2019, Yuka avait par ailleurs lancé une pétition avec foodwatch et La Ligue contre le Cancer pour demander l’interdiction des additifs nitrés, pétition signée à date par plus de 360 000 personnes.

En effet, la dangerosité des additifs nitrités employés dans les produits de charcuterie fait l’objet de nombreuses alertes scientifiques, malgré l’autorisation des autorités sanitaires françaises (ANSES) et européenne (EFSA) qui ont sollicité de nouvelles investigations. Ainsi, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé en 2010 les nitrites et nitrates ingérés comme cancérogènes probables (catégorie 2A). Puis, elle a classé en 2015 la charcuterie comme cancérogène avéré (catégorie 1). Par ailleurs, le rapport parlementaire sur les sels nitrés publié le 14 janvier 2021 conclut notamment qu’« il est certain que les charcuteries sont cancérogènes et que les nitrites et nitrates ajoutés causent, ou à tout le moins, renforcent cette cancérogénicité ».

À eux trois, les acteurs qui nous ont attaqués nous réclamaient plus de 1,4 million d’euros de dommages et intérêts, ce que nous avons dénoncé comme étant des « procédures-bâillons », c’est-à-dire des procédures ayant pour objectif d’épuiser Yuka moralement et financièrement, et de nous décourager à poursuivre nos alertes sur ce sujet majeur de santé publique.

Yuka a finalement été condamnée à verser 95 000 € sur l’ensemble des trois affaires et a fait appel de ces décisions. Au-delà des dommages et intérêts, ces procédures nous ont déjà coûté plus de 240 000€ en frais de défense, et vont encore nous coûter des milliers d’euros pour la suite des procédures en appel. Cela fragilise Yuka financièrement, c’est pourquoi en octobre nous avons lancé une cagnotte de soutien pour nous aider à financer nos frais de défense, grâce à laquelle nous avons récolté à ce jour 388 000€. Nous avons reçu un soutien incroyable et inattendu, ce qui nous aide énormément à envisager la suite plus sereinement.

Retrouvez notre article complet sur ces affaires ici : https://yuka.io/nitrites-lobby-charcuterie/

3 – Passage de la barre des 25 millions d’utilisateurs

Le 20 septembre, nous avons franchi le cap symbolique des 25 millions d’utilisateurs 🤩 Parmi les 12 pays dans lesquels Yuka est présente aujourd’hui, les 3 pays qui comptent le plus d’utilisateurs sont la France, l’Espagne et l’Italie ! Les Italiens représentent ainsi près de 30% de nouveaux utilisateurs sur 2021.

Nous sommes heureux et fiers de voir que l’application contribue à mieux informer les consommateurs sur la composition des produits au-delà de nos frontières !


Un très grand merci à tous d’être toujours plus nombreux à utiliser Yuka et de contribuer à faire changer les choses ! Et surtout, un immense merci pour votre incroyable soutien pendant les périodes difficiles que l’on a pu traverser cette année ❤ Ça nous a mis beaucoup de baume au coeur et ça nous a énormément aidés à tenir le coup 💪

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https://yuka.io/temps-forts-yuka-2021/feed/ 439
Charcuteries nitrées : comment le lobby de la charcuterie industrielle tente de bâillonner Yuka https://yuka.io/nitrites-lobby-charcuterie/ https://yuka.io/nitrites-lobby-charcuterie/#comments Thu, 30 Sep 2021 12:45:00 +0000 https://yuka.io/?p=27486 Depuis le début de l’année, les industriels de la charcuterie multiplient les attaques judiciaires contre Yuka. L'objet de la manoeuvre : étouffer les alertes scientifiques qui mettent en cause les additifs nitrés dans les produits de charcuterie, dont les effets sur les risques accrus de cancer sont dénoncés depuis plusieurs années par des scientifiques, et que Yuka note en rouge dans l'application relayant une pétition demandant leur interdiction avec foodwatch et La Ligue contre le Cancer.

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La démarche de Yuka s’inscrit dans un véritable débat de santé publique, pour informer les consommateurs :
– d’une part sur les effets cancérogènes d’une consommation excessive des produits de charcuterie, dont la consommation hebdomadaire des ménages – notamment les moins aisés – dépasse les recommandations des autorités sanitaires
– d’autre part sur l’ajout de sels nitrités dans les charcuteries, qui jouent un rôle promoteur dans le développement de cancers colorectaux, favorisant la formation de composés nitrosés cancérogènes

De nombreux produits sans nitrite sont aujourd’hui commercialisés, sans augmentation des risques de botulisme, argument régulièrement mis en avant par certains industriels de la charcuterie pour s’opposer à l’interdiction des additifs nitrés.

Trois assignations en justice en six mois

Le 6 janvier 2021, Yuka recevait une première assignation en justice de la part de la FICT1 (Fédération française des industriels charcutiers traiteurs). Le 20 avril, c’était au tour de la société Le Mont de la Coste2 – qui commercialise les saucissons Auvernou – d’assigner Yuka, et enfin le 11 juin un huissier remettait à Yuka sa troisième assignation par A.B.C Industrie3, société distribuant la marque Noixfine.

Le lien entre ces trois assignations ? Les sociétés Le Mont de la Coste et A.B.C Industrie sont contrôlées par Antoine d’Espous, vice-président de la FICT. Pour Yuka, ces trois affaires constituent des « procédures-bâillons » dont l’objectif est d’épuiser Yuka moralement et financièrement, et de nous décourager à poursuivre nos alertes sur ce sujet majeur de santé publique. Ainsi, la somme des dommages et intérêts demandés par ces trois acteurs s’élevait à plus de 1,4 million d’euros. Un montant considérable en regard du bénéfice net réalisé par Yuka en 2020 qui se chiffrait à 18 034€. Yuka a été condamnée à verser 95 000 € sur l’ensemble des trois affaires et entend faire appel de ces décisions4.

Ces condamnations posent la question de la primauté des intérêts financiers des grands industriels sur la santé des consommateurs. Est-il normal que des informations relatives à la santé des consommateurs puissent être censurées à l’aune des intérêts commerciaux d’industriels ? Nous pensons que non. Face à des risques sanitaires soulignés aussi bien par des scientifiques que par une mission parlementaire, il s’agit de notre mission de lanceur d’alerte – en tant qu’acteur d’une alimentation plus saine et plus durable – garantie par le principe constitutionnel de la liberté d’expression la plus absolue en matière de santé publique. C’est aussi un droit pour chacun de nos utilisateurs de recevoir des informations, même lorsqu’elles dérangent les industriels, dès lors qu’elles reposent sur une base factuelle et sur des recherches scientifiques les plus récentes – comme nous l’avons toujours fait.

De nombreuses alertes scientifiques

La dangerosité des additifs nitrés employés dans les produits de charcuterie fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. Ainsi, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé en 2010 les nitrites et nitrates ingérés comme cancérogènes probables (catégorie 2A)5. Puis, elle a classé en 2015 la charcuterie comme cancérogène avéré (catégorie 1)6.

Surtout, les additifs nitrés ajoutés dans la charcuterie participent de l’effet promoteur du cancer en réagissant dans l’organisme, notamment avec le fer héminique, favorisant ainsi la formation de composés cancérogènes. La récente revue de William Cowe de novembre 20197 souligne que, selon une majorité d’études scientifiques, la viande transformée contenant du nitrite est associée à un risque accru de cancer colorectal.

Le 14 janvier 2021, une mission parlementaire a remis à l’Assemblée nationale un rapport d’information8 indiquant sans équivoque les dangers des charcuteries nitrées et proposant leur interdiction dès 2023 pour les viandes non traitées thermiquement et à partir de 2025 pour l’ensemble des produits de charcuterie. Les conclusions de ce rapport indiquent ainsi que « Il est certain que les charcuteries sont cancérogènes et que les nitrites et nitrates ajoutés causent, ou à tout le moins, renforcent cette cancérogénicité ». Ce rapport est le fruit de plusieurs mois de travaux pendant lesquels 70 experts ont été auditionnés – scientifiques, industriels, société civile.

Aujourd’hui, bien que l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), estime dans son avis du 15 juin 20179 que les niveaux d’utilisations autorisés sont protecteurs, elle reconnaît néanmoins qu’il existe un risque, pour certains consommateurs et en particulier pour les enfants, d’être exposé à une DJA (dose journalière admissible) supérieure. Elle souligne ainsi les dangers associés aux sels nitrés : « le nitrite dans les aliments (et le nitrate converti en nitrite dans le corps) peut contribuer à la formation d’un groupe de composés connus sous le nom de nitrosamines, dont certains sont cancérigènes ».

Enfin, l’éminent scientifique et généticien Axel Kahn, qui a mené la lutte contre les nitrites aux côtés de Yuka jusqu’à sa mort, déclarait dans une vidéo du 20 novembre 2020 évoquant la pétition pour l’interdiction des nitrites « Nous sommes certains que cette action, parce qu’elle juste, parce qu’elle correspond aux exigences de la santé publique, aboutira sous peu à la sortie […] de l’utilisation mortifère néfaste des nitrates et nitrites. »

Une restriction forte à la liberté d’expression, contraire au principe de prévention

En plus des dommages et intérêts demandés, les décisions de justice imposent à Yuka de retirer de l’application le lien vers la pétition demandant l’interdiction des nitrites. Yuka a également dû supprimer dans sa description des nitrites l’avis de l’OMS classant les nitrites et les nitrates ingérés comme « cancérigènes probables ».

Au-delà de l’impact de cette condamnation sur l’enjeu de santé publique inhérent aux nitrites, ces décisions posent un vrai problème de liberté d’expression. Comment peut-on en arriver à ne plus pouvoir mentionner l’avis d’une organisation aussi reconnue que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ? Comment est-il possible d’interdire de relayer une pétition signée par des milliers de citoyens ? Surtout, comment peut-on interdire de mentionner les risques pour la santé décrits dans des rapports parlementaires et qui font l’objet d’avis des scientifiques les plus respectés comme celui d’Axel Kahn ?

Ces procédures ont clairement pour but de bâillonner l’information et d’empêcher d’informer les consommateurs sur les substances problématiques que contiennent de nombreux produits.

Mais, face à ces enjeux, Yuka compte bien poursuivre le combat, en continuant de s’appuyer sur les travaux scientifiques les plus sérieux, et montrer que les lobbies industriels n’auront pas raison de notre mission d’information pour une alimentation saine et durable, quelles que soient les pressions que nous subissons. Nous avons toujours fait le choix d’informer de manière équilibrée sur la composition des produits notés par notre application avec les explications relayant les données scientifiques disponibles.

Le botulisme : un épouvantail agité pour effrayer les pouvoirs publics

L’un des principaux arguments de la FICT et des charcutiers : les nitrites seraient indispensables pour empêcher le développement du botulisme, une maladie grave et potentiellement fatale. Le nitrite est effectivement un biocide très puissant, utilisé historiquement comme conservateur pour éviter le développement de maladies comme le botulisme.

Cependant, le rapport parlementaire sur les sels nitrités publié en janvier 2021 a conclu que l’absence de nitrites ne conduirait nullement à une recrudescence du botulisme : « Il est parfaitement possible de produire une charcuterie de qualité sans nitrites, ni nitrates ajoutés et parfaitement sûre d’un point de vue bactériologique ».

C’est par ailleurs un véritable double-jeu que joue la FICT : cette dernière attaque Yuka en défendant l’intérêt sanitaire des nitrites, alors même qu’un nombre croissant d’industriels membres de la FICT (Herta, Fleury Michon, Aoste, Madrange…) commercialisent des produits sans nitrite ajouté. Ces marques mettent-elles en danger les citoyens en retirant les nitrites ? Non, bien évidemment : il n’existe aucun cas déclaré de botulisme dans les charcuteries industrielles sans nitrite.

Un projet de loi début 2022

L’objectif caché de toutes ces procédures est probablement aussi de bloquer le projet de loi10 pour « l’interdiction progressive des additifs nitrés dans les produits de charcuterie » porté par les députés Richard Ramos, Michèle Crouzet et Barbara Bessot-Ballot, et qui doit être débattu début 2022.

Alors que les charcuteries nitrées sont notées en rouge ou orange dans l’application depuis 2017 et que la pétition est en ligne depuis novembre 2019, pourquoi la FICT et les industriels ont-ils attendu 2020 pour assigner Yuka ? Est-ce réellement un hasard de calendrier si ces tentatives d’intimidation ont lieu au moment où les nitrites sont menacés d’interdiction par le législateur ? Le lobby de la charcuterie n’essaie-t-il pas à travers ces procédures de bloquer ce projet de loi ?

Et maintenant ?

Yuka va faire appel de ces trois condamnations : la suite de ce dossier sera donc jugée en Cour d’appel par des magistrats professionnels, en qui nous avons pleine confiance pour prendre la mesure des véritables enjeux de liberté d’expression sur un sujet majeur d’intérêt général et de santé publique lié aux charcuteries nitrées. Nous sommes convaincus que les juges sauront préserver le droit d’informer et faire passer la santé des consommateurs avant les intérêts financiers des industriels.

Yuka vient également de lancer une cagnotte de soutien afin de nous aider à payer les frais de défense importants engendrés par ces procédures : https://www.leetchi.com/c/soutien-yuka

Sources :

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https://yuka.io/nitrites-lobby-charcuterie/feed/ 707
Le dioxyde de titane, un ingrédient très controversé https://yuka.io/dioxyde-de-titane/ https://yuka.io/dioxyde-de-titane/#comments Mon, 17 May 2021 09:39:00 +0000 https://yuka.io/?p=12683 Le dioxyde de titane est un minéral composé d’oxygène et de titane. Il connaît de nombreuses applications puisqu’on le retrouve dans l’alimentation, les produits cosmétiques ou encore dans les médicaments. On le retrouve dans les produits sous différentes appellations : CI77891, E171, Blanc de titane,TiO2, Titanium dioxyde, etc. Où le trouve-t-on ? Le dioxyde de […]

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Le dioxyde de titane est un minéral composé d’oxygène et de titane. Il connaît de nombreuses applications puisqu’on le retrouve dans l’alimentation, les produits cosmétiques ou encore dans les médicaments.

On le retrouve dans les produits sous différentes appellations : CI77891, E171, Blanc de titane,TiO2, Titanium dioxyde, etc.

Où le trouve-t-on ?

Le dioxyde de titane connaît de nombreuses applications. Il est notamment utilisé dans :

  • L’alimentation : il est utilisé comme colorant blanc dans les bonbons, biscuits ou encore chewing-gums.
  • Les cosmétiques : il sert également de colorant blanc dans les dentifrices, ou encore les crèmes. Il sert aussi de filtre anti-UV dans de nombreuses protections solaires.
  • Les médicaments : plus de 4000 médicaments en contiendraient
  • Les peintures et revêtements

Le problème des nanoparticules

L’utilisation du dioxyde de titane est controversée notamment quand il est présent sous forme de nanoparticules. Les nanoparticules sont des molécules artificielles de très petite taille (elles sont 50 000 fois plus fines qu’un cheveu). Elles sont obtenues en réduisant certains matériaux comme l’argent, le silicium ou l’oxyde de titane.

Selon plusieurs études (sources ci-dessous), ces molécules de très petite taille pourraient passer différentes barrières physiologiques, comme la barrière cutanée, et pénétrer dans l’organisme. Du fait de leur composition et de leur transformation en contact avec d’autres éléments (sang, salive,…), les effets des nanoparticules sur l’homme peuvent varier et restent encore difficiles à évaluer. Elles peuvent pénétrer dans certaines parties du corps et pourraient alors s’y accumuler. Mais du fait de leur très petite taille, elles sont très difficiles à détecter et donc à quantifier dans les cellules.

Depuis 2013, la réglementation européenne oblige les fabricants à apposer la mention [nano] avant le nom de l’ingrédient concerné. Cela s’applique aux produits alimentaires et cosmétiques, mais malheureusement pas aux médicaments dont l’étiquetage est moins encadré. Cette obligation d’étiquetage, qui impose une plus grande transparence sur la composition des produits, comporte cependant deux principales limites :

  • Tout d’abord, difficile de savoir si cela est vraiment respecté. Des tests réalisés par l’association 60 millions de consommateurs sur 18 produits alimentaires ont montré que tous contenaient un taux élevé de dioxyde de titane sous forme de nanoparticules sans que cela soit mentionné. De la même manière, UFC Que Choisir a testé 16 produits alimentaires et cosmétiques et a déposé 9 plaintes contre des fabricants pour non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage. Les fabricants contestent cependant les méthodes de mesure des nanoparticules utilisées par ces deux associations.
  • Par ailleurs, la Commission a défini qu’un matériau est « nano » s’il contient « au minimum 50 % de particules de dimensions comprises entre 1 nm et 100 nm ». Cela signifie donc que du dioxyde de titane composé à 49% de nanoparticules n’a pas l’obligation de se voir apposer la mention [nano].
  • En France, la nouvelle méthode de détection des nanoparticules (par MEB) utilisée par la DGCCRF est contestée par certains fabricants. Il existe plusieurs méthodes au sein de l’UE qui ne sont pas harmonisées et pourraient conduire à considérer que certains produits ne contiennent pas de nanoparticules.

Les risques potentiels

  • Dioxyde de titane inhalé

Lorsqu’il est inspiré, il conduit alors à l’exposition des poumons : c’est le cas le plus problématique. Cela peut par exemple se produire lorsqu’une pièce a été repeinte avec une peinture contenant du dioxyde de titane.

Ainsi, il a été classé comme cancérogène de type 2 par inhalation selon l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques), à la suite d’une saisine de l’ANSES  (Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale) qui demandait à le classer comme cancérogène de type 1. Sur la base d’études réalisées sur les animaux, l’ANSES considère que le caractère cancérogène est avéré.

Au vu des ces résultats, il semblerait donc prudent de conseiller d’éviter son usage dans les produits type sprays et aérosols.

  • Dioxyde de titane avalé

Par voie orale (alimentation, médicaments, mais aussi dentifrice si avalé), le dioxyde de titane est suspecté d’être cancérigène, sans distinction de forme.

Depuis janvier 2020, il est interdit en France dans les produits alimentaires, suite à une forte mobilisation des consommateurs et associations. Yuka avait notamment signé une tribune dans Le Monde aux côtés d’une vingtaine d’organisations comme L’UFC Que Choisir et 60 Millions de consommateurs pour le retrait de ce colorant dans l’alimentation. Suite à l’interdiction, il restait en revanche autorisé dans les autres pays de l’Union Européenne.

Cependant, en mai 2021, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a indiqué que le dioxyde de titane n’était plus considéré comme un additif sûr dans l’alimentation, revenant ainsi sur sa position de 2016. Suite à ce nouvel avis de l’EFSA, il est possible que le dioxyde de titane soit bientôt interdit comme additif alimentaire dans tous les pays de l’Union Européenne.

  • Dioxyde de titane appliqué sur la peau

Il est utilisé dans de nombreux produits en tant que colorant blanc (dentifrices, crèmes), opacifiant (poudres de maquillage, fonds de teint) ou encore filtre UV dans un très grand nombre de protections solaires.

Lorsqu’il n’est pas présent sous forme de nanoparticules, les particules seraient trop grosses pour rentrer dans la peau et il ne poserait alors pas de problème (même s’il manque d’études sur le sujet).

En revanche, le problème peut se poser lorsqu’il est présent sous forme de nanoparticules. Sa présence sous forme de nanoparticules dans les protections solaires a un caractère purement esthétique : les nanoparticules empêchent la formation du fameux film blanc laissé sur la peau après l’application.

Selon l’ANSM, le risque se pose surtout pour les peaux lésées ou perméables (enfants de moins de 3 ans notamment) qui faciliteraient la pénétrance des nanoparticules. L’ANSM recommande de ne pas utiliser les produits cosmétiques contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sur peau lésée et perméable.

Le règlement cosmétique a été modifié en 2016 pour limiter la concentration maximale de dioxyde de titane comme filtre UV à 25% dans les préparations prêtes à l’emploi (qu’il soit utilisé sous forme micrométrique, nanométrique ou de manière combinée). De plus, il exige des caractéristiques physiques et chimiques strictes pour l’utilisation de ces nanomatériaux, comme la pureté, l’enrobage ou encore la structure.

Du fait de leur composition, les effets des nanoparticules sur l’homme font encore l’objet de recherches visant à approfondir le niveau de connaissance exact sur ces risques à plus long terme.

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